
.arfenaax de Strasbourg, Metz & Douay, & c .,
toutes les reffources néceffaires pour conflruire
des ponts de bateaux5 mais il n’eu eft pas ainfi
à l’égard de l’Italie, où l’on ne peut mener un
équipage de pont, à caufe de la difficulté de lui
faire tra ver fer les Alpes. On s’approvifionne feulement
d’ancres, de cordages, d outils, &c . , pour
conftruire, en arrivant dans les plaines, des ponts
fur les affluens du Pô & fur les ri vières fecondai-
res, & l’on s’empare des bateaux & des agrès que
l ’on trouve fur ces rivières.
Lorfque l’on manque d’ancres, on y fupplée au
moyen de pilots auxquels on attache les cordages
qui foutiennent le pont, de paniers, de cailles
remplies de pierres, de blocs de pierres dans
lefquels on feelle avec du plomb, des anneaux à
pitons en fe r , &c.
Les grands bateaux de rivières n’étant pas transportâmes
par terre, on ne s’en fert que dans les
lieux où on les trouve, & dans ceux où l’on peut
les faire arriver par eau. Si ces bateaux font d’inégale
grandeur , on place les plus grands & les plus
Solides aux deux culées St au fort du courant,
parce que dans ces endroits ils éprouvent le plus
grand choc des fardeaux ou des eaux; 8t pour
éviter les reffauls du tablier, on emploie les
autres immédiatement par gradation de grandeur.
Lorfque les bateaux font fort inégaux, on place
dans chacun un chevalet fuivant leur centre de
gravité.. Tous ces chevalets doivent être égaux 8t
placés dans le fens de la longueur du bateau ;
leur deflus doit être de o mèt. 1624 (6pouc.)
au moins plus haut que le niveau des plats-bords ;
les pieds des chevalets doivent porter fur deux
madriers mis dans le fond du bateau fuivant le
fens de fa longueur. Lorfque les bateaux font
larges & très-évafés , les côtés étant fort inclinés
fur le fond, & que les poutrelles font courtes, on
emploie auffi ces chevalets , mais on ne fait
élever le deflus du chapeau que de O mèt. 0271
( 1 pouc. ) au-deffus des plats-bords.
P ont de bateaux deffiné à remplacer le pont de
b a teaux d’avant-garde & le pont de bateaux
fia b le . Il paroit décidé (e n 1821) :
i°. Qu'il n’y aura à la faite des armées qu’un
feul équipage de ponts capable de donner paffage
fur toutes les rivières, à la plus lourde voilure
d’artillerie de campagne.
20. Qu’une pontée lera portée fur deux haquets,
Savoir : le bateau & Ses agrès de navigation &
d’ancrage fur l ’un; les poutrelles 8c les madriers
fur l’autre.
3°. Que l’équipage devra être affez mobile
pour fuivre les mouvemens de l’armée auffi facilement
que les pièces de bataille ; qu’il devra
#voir une folidité néceflaire, & que le chargement
du bateau fur fan baquet fera d’une exécution
facile.
A°. Qu’on enjploira, autant qu’il fera poflible,
pour la conftruêlîon du haquet, des parties en bois
8c én fer déjà ufitéespour les autres voilures d’artillerie.
Le bateau de ce pont eft coupé carrément à
l’arrière-bec ; l’avant-bec eft pointu comme dans
les autres bateaux ; fa longueur totale eft dé 9 mèt.
42 (29 pieds); la largeur fupérieure du corps
eft de 1 mèt. 624 (5 pieds); la largeur inférieure
du corps eft de 1 mèt. 246 (3 pieds io poiic.);
la hauteur de o mèt. 78 b (2.pieds 5 pouc.).
L’avant-bec, alongé, fendlés eaux fans éprouver
trop de réfiftance , foit lorfque le bateau navigue,
foit lorfqu’il eft placé fous un pont.
L’arrière-bec eft relevé, mais on lui a confervéla
plus grande largeur poflible ; celte forme donne
au bateau une capacité plus grande (à longueur
égale), que fi le bec étoit auffi reflerré que celui
de devant; le centre de gravité du poids du
bateau étant plus rapproché du nez de derrière ,
on aura un moindre écartement entre les trains du
haquet quand on chargera l’arrière-bec du côté
du timon.
L’inégalité des becs n’offre que de légers incon-
véniens qui ne balancent point les avantages
qu’elle procure.
La longueur de 9 mèt. 42 (29 pieds) , donnée
au bateau, eft néceflaire pour que l’on puifle
égoutter facilement les bateaux d’un pont dont les
madriers ont 4 mèt. 22b ( i 3 pieds); elle n’exige
que 4 mèt. 223 ( i 3 pieds) d’écartement entre
les trains du haquet.
La largeur du corps eft la plus grande que l’on
puifle donner à un bateau placé fur un haquet,
dont les roues de derrière ne font pas plus déver-
fées que celles des autres voitures d’artillerie, &
dont l’élévation des fupports au-deffus du fol eft
la moindre poflible. Il y a un intervalle de o mèt.
o54 (2 pouc.) , du bateau aux jantes des roues.
L’on n’a pas mis de poupée à l’arrière-bec,
parce qu’on a voulu fe conferver l’important avantage
de pouvoir remplacer provisoirement un
bateau coulé d’un pont fans relever le tablier. II
y a deux grands anneaux pendans en dehors*
auxquels on amarre les cordages d’ancre de retraite
8c les traverfières d’aval.
Le bateau eft d’une conftruêlion fort fimple ; il
navigue bien, ce qui réfulte de la forme de fon
avant-bec, de l’inclinaifon de fes bordages fur
le fond, & de la proportion entre fa longueur
j & fa largeur. Toutes les planches qui entrent
dans fa conftruâion font en fapin de o mèt. 027
( 1 pouc. ) d’épaifl’eur ; les courbes font en cliêne.
Les poutrelles de l’équipage ont 7 mèt. 790
(24 pieds) de longueur Sc o mèt. 122 (4 “pouc.
6 lig. ) d’équarrifî’age ; elles donnent des travées
de 5 mèt. 847 (18 pieds), & ont 4 mèt. 223
( i3 pieds) de portée. L’écartement des poutrelles
extrêmes du tablier du pont eft de 3 mèt.
411 (10 pieds 6 pouc. ) de milieu en milieu.
Les madriers ont 4 mèt. 223 ( i3 pieds) de
longueur 81 o met. 041 (18 lignes) d’épaiffeuv.
La capacité du bateau eft de 5i mèt. cubes 82
(254 pieds cubes ).
Le poids du bateau eft d’environ 700 Jcilog.
( 1400 liv. ). Il coûte 352 fr. 07 cent.
Il paroît qu’on a également adopté une nacelle
fernblable, quant à la forme, à la nacelle des
tables de cpnftruêlion du général Gribeauval, 8c
qui réunit les avantages fuivans :
i°. Elle a la capacité néceflaire pour Servir à
relever les ancres fans danger;
20. Elle eft peu élevée, pour pouvoir pafferfousle
tablier d’un pont conftruitavec le nouveau bateau; 3°. Elle navigue facilement ; 4°. Elle peut être chargée fur un haquet à
bateau, fans aucune préparation particulière à
cette voilure.
Ses dimenfions principales font : longueur totale,
9 mèt. 096 (28 pieds); largeur fupérieure, I mèt.
480 ( 4 pieds 6 pouc. 8 lig. ) ; largeur inférieure,
1 mèt. 245 (3 pieds 10 pouc.); le profil en travers
, près de la naiffance de l’avant-bec, eft celui
du bateau coupé par un plan horizontal pafîant
à o mèt. 041 ( 18 pouc.), au-deffus du fond.
Les courbes 8c les planches qui la compofent
ont même épaiffeur que celles qui forment le bateau.
Le poids de la naGelle eft de 47b kil. (950 liv.)
Elle coûte 309 fr. 72 cent. .
Le baquet elt fernblable au haquet à flèche de
l’équipage d’artillerie; les roues & les eflieux fiéit
ceux des caillons. On n’a point augmenté le cintre
de l’efîieu placé à l’arrière-train; ce qui auroit le
grave inconvénient d’exiger deux modèles d’ef-
fieux, l’un pour l’avant-train, l’autre pour l ’arrière
train d’une même voiture.
Le deflus des fupportsdebateaun’étant élevéque
de 1 mèt. 218 (3 pieds 9 pouc. ) au-deffus du fol,
on'a pu fupprimer les deux entretoifès de fupport
& de lifoir , qui exiftent dans le haquet des tables
de conftruêlion. On a augmenté la longueur des
empanons pour rendre la flèche capable de réfifter
à l’effort qu’elle éprouve lorfque la voiture change
de direction ou lorfqu’une des roues eft enrayée.
Les dimenfions des pièces en bois ont été diminuées
& rendues relatives au poids que doit fup-
p or ter le nouveau baquet.
On a.ajouté aux ferrures une bande de frottement
de Jaffoire & une chaîne d’enrayage , ainfi
que les ferrures néceffaires pour contenir les poutrelles
& les madriers. Ce haquet coûte 667 fr-
7<> cent.
Un bateau avec fon ancre, le cordage d’ancre
& les rames & gaffes néceffaires pour le faire.naviguer,
feront chargés, comme il a été dit plus
haut, fur un* haquet; le poids du chargement
fera :1ebateau 685 kilog. 31 (1400 liv.), une ancre 53 kilog'. 85 ( 110liv .), un cordage d’ancre 51 kil 40 ( 100 liv. ) , cinq rames & trois gaffes envi- j
ron 48 kilog. 98 ( ioo liv. ); poids total, 839 kil.
^0 ( 1715 liv .) , 1
Les fept poutrelles & les dix-huit madriers delà
pontée feront placés fur un baquet fernblable à
celui du bateau. Le poids du chargement du
haquet qui porte les poutrelles & les madriers,
fera de 846 kilog. 85 ( 1730 liv.). L’on voit que
le haquet qui porte le bateau & fes agrès de navigation
, & celui qui porte les poutrelles & les madriers
d’une pontée, font pour ainfi dire égale-»-
ment chargés & comme le haquet pèle environ
807 kilog. 08 ( i 65o liv. ) , on voit encore que le
poids d’une voiture de l’équipage & de fon chargement
ne fera que de 1647 kilog. 19 (3365 liv.)
au plus, e’eft-à-dire , moindre de 367 kil. i3-
(750 liv.) environ que le poids de la pièce de I2t
avec affût, coffret & armement.
P ont de caiffes. On fait ce pont avec dès caif-
fes de 1 mèt. 6 2 4 (5 pieds) de longueur & de
o mèt, 325 (1 pied) en carré, divifé en quaire
compartimens égaux par des planchers. Celle-
du nfilieu eft plus épuifle que les autres. Les
planches des bouts ont o mèt. 027 ( 1 pouc. );
d’épaiffeur ; cellès du defious & du deffus o mèt.
018 (8 lig.) » & celles des côtés o mèt. 014 (6 lig.).
Les planches dès bouts ont uneefpèce de lenoir
à oreilles, percé pour recevoir une clef de bois.
On met quatre caiffons par travée, ne laiffant
qu’un petit vide entr’elles. On joint ces caiffes par
deux traverfes percées pour recevoir les deux
tenons. Ces travées s’affemblent encore de l’une &
l’autre par des clefs de bois. Quatre hommes-
portent une travée.
- On pouffe en avant la première travée,.retenue-
par un cordage, 8c fes traverfes font armées de
grappins pour s’accrocher fur la rive oppoféer-
{Voyez l’Aide-mémoire, 5e. édit.-, pag.: 1253. )
P ont de châflis. Il eft foutenu par des-corps1 creux , comme des tonneaux , des peaux de boucs
enflées ou des caiffes. Les Ghâffis, faits de pièces
de bois de fapin équarries, ont de 4-mèt. 873 à 5 mèt. 197 ( i 5 à 16 pieds ) de longueur fur 3 mèt.
248 à 3 mèt. 898 ( 10 à 12- pieds) de largeur.
Sous les châflis on-met, par exemple, plufieurs
rangs de caiffes goudronnées les unes près des
autres. Liées 8c ferrées aux châflis, les caiffes qu’on
emploie ont 1 mèt. 299 à 1 mèt. 624 (4 à 5 pieds)
de longueur , fur o mèt. 65o (2 pieds) de largeur*.
On couvre les châflis de planches légères qu’on
y cloue ; on joint les uns aux autres plufieurs de
ces châflis, avec de fortes amarres & des bouté-
de poutrelles. Chaque châflis doit avoir une
paire de mantelets-de 2 mèt. 274 à 2 mèt. 699 (7 à
8 pieds)] de hauteur, qu’on élève 8c baille en
manière de pont-levis.
Ces mantelets font doublés de matelas qui en**
trent dans l’eau pour garantir les caiffes des coups
de fufil.
On-attache aux extrémités de ces ponts mobiles^
des griffes de'fer qui.r cramponnant la-1erre v