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Upe vifite femblablea toujours lieu au moment
de la rentrée du détachement.
Art. 63. Tout commandant de compagnie ou
de détachement eft refponfable, envers ie chef du
corps, de l’état de l’armement des hommes fous l’on
commandement.
Art. 64* Le lieutenant-colonel efl: partiçuliè-
inent chargé de veiller à l’entretien des armes ;
il dirige cette branche du fervice & détermine ,
par la voie de l’ordre , les jours & heures auxquels
les vifites & infpeflions d’armes 'ont lieu.
Art. 65. Les officiers fupérieurs de femàine
tiennent la main à l’exécution de toutes les me-
fures ordonnées pour affurerl’entretiendes armes,
& ils rendent au lieutenant-colonel un compte
particulier de l’état de l’armeinent des compagnies.
Art. 66. Le chef de corps efl perfonnollement
refpon fable de l’état de l’armement. Il veille
particulièrement à ce que , fous quelque prétexte
que ce fô it, les formes ou les dimenfions des
armes ne, foi en t altérées par des mutilations, &, en
général, il allure le bien du fervice en tout ce
qui a rapport à l’armement, par l'intérêt qu’il témoigne
y prend rè*
T I T U S I I I .
Infpeêlions relatives à Varmement.
Art. 67. Avant l’époque des infpe&ions générales,
des officiers d’artillerie nommés par le
miniftre de la'guerre & accompagnés de controleurs
d’armes , font, la vifite de l’armement de tous
les corps.
■ Il elt défigné un officier & un contrôleur pour
chaque divifion militaire.
Art. 68. Ces officiers fuivent, dans cette inf-
peéMon d’armes, lés difpofilions prefcrites par
l’iiiftrnâion particulière qui leur elt envoyée en
même temps que l’ordre qui les charge de cette
opération.
Art. 69. Cette infpefHon ell faite dans chaque
coups par compagnie, en préfence de l’officier
d’armement, du capitaine de la compagnie dont
on vifite les armes, & d’un officier fupérieur qui
fait prendre toutes les difpofition* néceflaires.
Art. 70. Les regiftres & le livret d’armement
dès corps font communiqués à l’officier d’artillerie,
ainfi que tous les autres documens qui peuvent lui
être ntijea.
Le foldat employé au bureau du capitaine
d’habillement &. chargé des écritures relatives à
l’armement , ell mis pour ce même fervice à la
difpofition de l’officier d’arliflerie .pendant les
opérations de l’infpecHon de l’armement. -
Art. 7 r. L’officier d’artillerie fait examiner &
çonftate fi on donne, dans le corps , tous les foins
convenables à la eonfervation & aux réparations
des armes. Il indique an*, officiers chargés- dç
y 1 s
l ’armement les améliorations que cette partie dïa
j fervice lui paroîl l’ufceptible de recevoir. *
Art. 72. L’officier d’artillerie rédige'le procès-
verbal de vifite de l'armement du corps, conformément
au modèle n°. 3 ( il indique le nombre
des fufils , bons , à réparer par 1e maître armurier,
à échanger, & hors de fervice); il y joint les étals
n°. 4 (il indique le nombre des armes reconnues
hors de fervice ou dont on propole l’échange ) &
n°. 5 ( il indique le nombre des armes à réparer
jugées dans le cas d’être échangées , lèurs réparations
»’étant pas de nature à pouvoir être exécutées
par.le maître armurier du corps) qui font
fuite à fon travail, & qui font, ainfi que le procès-'
vèrbal, lignés par l’officier d’armement 8t-par
lu i, vifës par le confeil d’admjitiftration , & inl-
crits fur un regiffre tenu à cet effet.
Il coofigne à la fuite du procès-verbal & de
l ’infeription qui en efl; faite fur le regiffre , les
obfèrvations & propositions auxquelles la vifite des
arches a pu .donner lieu, ainfi que Ion opinion
fur le travail & la capacité du maître armurier.
Art. 73. Ces infpeQions préliminaires d’armes
dans chaque corps , doivent être terminées avant
^arrivée de l’inlpeèleur-général.
L’officier d’artillerie doit les régler de manière
à pouvoir fe trouver dans chaque garniion en
même temps que l’infpe&eur-géjitral, afin de lui
remettre les procès-verbaux qu’il a dreliés , de
l’accompagner , & de lui faire connoîlre fes .obier
va lions fur l’arrnement.
. Art.- 74. L’inl'peêteur-général le faitrepréfenter
le »egiftre mentionné dans l’article 72; il prelcnt,
s’il le trouve convenable , les difpofitiofcs pro-
pol’ées par l’officier d’artillerie , & il s’afluie fi
celles ordonnées à l’infpecüon précédente ont été
exécutées.
Art. 75. L’infpeêjteur-général apporté à l’examen
de ce qui concerne l’armement des corps l'attention
la plus particulière, 81 il encourage le zèle
des officiers qui font chargés de ce fervice, en
follicilgnt pour eux des récompenfes, s’il y a
lieu. . . ..
Voici le programme mentionné a l’article 6 de
ce réglement.
Les armuriers des corps de l’armée doivent far
voir :
i°. Lire & écrire,
2°. Forger toutes lçs pièces *compofaut une
plut me,
3°., Limer & ajufler une platine complète.
4°. Monter & équiper complètement un fufil ,
un .mpufquètou qti uirpiftoiel,'.
5°. Tremper on paquet ou il la volée les pièces
fufcept.iblés de lune ou de l’autre de ces opération^.
.
6°. Recuire convenablementles pièces trempées
d’une arme à feu.
7°_ Redrefler irn canon fauffe & relever les eq**
fonecmêus d’un caqou mutilé,
■y î t
8rt. Metlre un grain à la lumière d’un canon.
C)°. Retirer une cnlaffe caffée dans le canon,
en forger & ajufter une autre.
io°. Ajufter une- baïonnette fur le canon &
brafer un tenon pour la baïonnette.
i i °. Ralonger & fouder une foie à une lame
de labre 8c remonter celte lame fur fa garde.
Les armuriers des corps de troupes à pied doivent
èu outre favoir fouder un pontet à la chape
d’un fourreau , faire un bout & une chape , 8c
fixer ces pièces fur un fourreau en cuir.
Les armuriers des corps de troupes à cheval,
indépendamment des opérations à faire aux armes
à feu 8c aux lames de fabres, .doivent être en
état de faire les réparations fuivantes.
i°. Brafer un fourreau en tôle d’acier, le man-
driner 8c en relëverlesenfoncemens.
a0. Faire 8c brafer un dard , un bracelet 8c une
cuvette.
3°. Reffouder une branche d’une garde.
.. 4°* Réparer les pièces en fer qui fout partie
de l’équipement du cheval , telles que 4e mors
de la bride, la gourmette, lés étriers, &c.
V is it e des ponts. G’eft l’examen que les officiers
d’arliilerie-fout des ponts militaires. Quand ces
ponts doivent refter long-temps conftruits , il faut
fouvent viGter les baLeaux 8c les agrès, 8c retirer
de temps en temps les ancres qui, s’enterrant peu
à.peu, fiairoient par ne pouvoir plus être retirées.
Il faut, pour tous les ponts, des ouvriers fans
ceffe occupés à égalifer, avec des maffes , les madriers
dérangés par le paffage, 8c des bateliers
pour les égoutter, retendre les traverfières, reffer-
i\er les guindages, 8cc.
- VITESSE in it ia l e . C’eft l’efpace que parcourrait
uniformément, en ligne droite, pendant
l ’unité de temps, un projectile au fortir d’une
bouche à feu, fi.lout-à-coup les caufes de l’altération
de fon mouvement venoient à cefl’er.
La queftion de la vileffe initale des projectiles ,
plus intéreffante pour l’artillerie pratique que
celle de la trajectoire mais plus difficile encore,
a beaucoup exercé les favans. On doit rendre
ici un compte fommaire des efforts qu’ils ont faits
pour la réfoudre. Leurs tentatives font de deux
fortes, à priori 8c à pojleriori. Par les premières ,
ils ont effayé de dédqire de la force de la poudre ,
la vitelle que peut communiquer une charge
donnée dans*îine bouche à feu connue, à un pro--
jeffile déterminé; par les. fécondes, ils ont voulu
inefurer plus ou moins immédiatement la vileffe
effective imprimée au projeCtile par la charge,'
quelle que foit d’ailleurs la caufe de l’aClion de
celle-ci lur le premier.
1 °. Recherche de la vitejje initiale pari#force
de la poudre. La force de la poudre enflammée
eft due à l’élafticité d’un fluide qui fe dégage rapidement
au moment çfe la combultion delà poudre.
A r t i l l e r i e »
V I T 4 9 7 -
Le dégagement d’un fluide élaftique permanent
elt un fait prouvé par les belles expériences de
Hauksbée, du comte de Saluces, de Papacino
d’An tony, &c. ; mais quelle eft la quantité du
fluide dégagé d’une quantité donnée de poudre t
Ici les opinions varient : Robins trouve qii un
pouce cube de poudre donne deux cent quarante-
quali*© pouces cubes de fluide élaftique', à la
même denfilé que l’air almofphérique ; Hauksbée
n’en trouvé que deux cent trente-deux ; Piales
feulement cent quatre-vingt. D’autre part, de
Saluces porte celte quantité à deux cent ioixadte-
fix pouces cubes; Ingenhouz 8c Fon tan a , à cinq
Cent foixante-neuf; enfin, Pneftley à quatorze
cent vingt-deux. Il eft vrai que ces trois derniers
phyficiens n’ont pas, comme les autres, traite
immédiatement le fluide dégagé dans 1 a&e de la
détonation; mais les ré lui lai s qu ils prelentent
font conclus de la combinaifon des fluides recueillis
féparément des trois in gré die ns, de la poudre ,
du nilre , du foufre 8c du charbon.
Les anciens phyficiens , Halés , Hauksbée ,
Boyle, 8cc., peu foi en t que le fluide permanent de
la poudre enflammée étoit. fimplemenl dè l’air
atmolphérique. Les anciens chimiftes, Stabl , Ma-
quer, 8cc., ont cru que c’étoit l’eau du nitre
vaporifée. Les chimiftes modernes trouvent dans
la poudre les élémens d’un grand nombre de gaz
tous très-élaftiques, mais ils n’ont pas encore pu
déterminer précifémenl la nature du gaz compolé,
produit dans la déflagration de la poudre , 8c on
n’en fera pas furpns, fi l’on fait attention à la
difficulté de faire à cet égard des expériences dé-'
cifives. ; - j ■ * t
Quoiqu’il eh foit, ce fluide préexifte dans la
poudre à un état de condenfalion très-grand ,
condenfation qui efl; la raifon de l’énergie initiale
qu’il exerce en tout fens au moment où les liens
qui le retenoient tout détruits par l’applicglion •
du feu. Ainfi, en admettant que ce fluide luit, dans
fa condenfation, la même loi que l’air atmofphérique
, c’eft-à-dire , la loi de Mariolte ou celle des
denfités en raifon inverfe des -efpaces occupés,
cette force, .d’après Robins , exerceroil, fur
l’unité delurface, une preffion deux cent quarante
fois plus grande que la preflion de 1 air atmofphérique
, ou que la preffion d’une colonne de
mercure de O met. 76 de hauteur. Mais tous les
phyficiens conviennent que cette force initiale elt
con G durablement augmentée par la chaleur qui fe
développe dans la détonation. Suivant Robins ,
cette chaleur, qui n’eft paà moindre que celle du
fer rouge, quadruple la forcé élaftique du fluide,
de manière quelle équivaut initialement à environ
mille preüions atmofphériques ou à mille at-
mofphères (expreffion de convention dans cette
matière ).. Cet le évaluai ion paroît trop foible à la
plupart .des phyficiens. De Salaces & Ingenhouz
la font double ; Daniel Beruouilli & Lombard
l’eftiméiit envirou dix fois plus grande; de forte
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