
Ceux de forte dimenfion fe portent au moyen d’un
porte-mou fqueton & d’une botte ou étui fixé à la
telle. Les autres fe portent fu(pendus au porte-
moufqueton, & peuvent fe tirer d’une main. Il y
avoit autrefois en France trois moufquetons dil-
férens, fa voir : un pour la cavalerie de ligne,
un pour les huffards & un pour la gendarmerie.
Le porte-moufqueton fe compofe : d’une feule
bande en buffle : L’extrémité de gauche de cette
bande porte une forte boucle en cuivre, fondue
d’une feule pièce : le cadre de celte boucle eft
plat, & les angles font adoucis; les ardillons font
en cuivre laiton, & retenus par une baguette du
même métal fixée à 8 millimètres (5 lig. 6 points)
de diftance du défions du cadre de la boucle, afin
de laiffer un pafl’age au bout de la banderolle.
Pour obtenir cette diftance entre le cadre de la
bande & de la baguette qui porte les ardillons
, les deux petits côtés de la boucle ont au
milieu une faillie angulaire de 12 millimètres
( a lig. a points) de hauteur; la boucle eft retenue
par une-enchapure formée en pliant le bout de la
bande fleur contre fleur.
A omèt. 115 (4 pouc. 2 lig. 8 points) en arrière
de la b oncle, eft fixé un paffant en cuivre, qui
eoibraffe la bande, & eft retenu par un morceau
de buffle appliqué au-deffous de la bande ,
pour former l’enchapure du paffant.
Ce paffant eft en cuivre fondu & à baguettes
plates.
L’extrémité de droite de la bande eft arrondie
6 ornée d’une plaque en cuivre en demi-cercle,
dont le diamètre eft découpé de manière à figurer
trois dents de fefton. Cette plaque , dont les
angles font adoucis, eft retenue par trois rivets
qui traverfent le buffle, & qui font aflujettis en
deflous au moyen d’une plaque en cuivre mince.
Le porte- mou fqueton eft enfer forgé & limé; il
eft lufpendu à la bande, le long de laquelle il peut
jouer librement, au moyen d’un rouleau en tôle
qui entoure ia baguette fupérieure du cadre, dans
lequel pafle la bande; la baguette inférieure eft
renforcée au milieu, & percée verticalement d’un
trou, pour le paflage de la tige du crochet.
Le crochet a la forme d’une poire along-ée : il
fe compofe d’une baguette arrondie extérieurement,
& plate intérieurement; il s’ouvre au moyen
d’une charnière pratiquée à 20 millimètres (8 lig.
7 points) au-deffous du cadre dans lequel pafle la
banderolle, & fe ferme au moyen d’un reffort
rivé à l’intérieur de la baguette oppofée.
Le paffant du crochet porte une courroie de
retrait, deftinée à retenir l’arme; à l’extrémité
fupérieure de cette courroie eft adaptée une boucle
en cuivre, retenue par une enebapure formée en
pliant le buffle chair contre ch a ir. Cette enchapure
porte deux paflans en buffle : le premier eft placé
en deflfus de l’enchapure, près la baguette de la
boucle qui porte l’ardillon; le fécond eft placé
deflous l’en ch ap u re , immédiatement derrière le
premier : l’un St l’autre font pris dans le pli d’en*
chapure. Au moyen dé ces paflans, la courroie
en entrant dans le pafl'ant de deflous, forme un
anneau qui embraffe la baguette inférieure du
cadre de porte-moufqueton ; le pafl’ant de deflVis
eft deftiné à contenir le bout de la courroie lorf-
qu’elle eft prife dans la boucle.
Mousqueton, modèle de 181 G. La longueur du
canon eft dé O mèt. 5o ( i pied 6 pouc*. 5 lig.
8 points) ; fon calibre eft de O mèt. a i71 (y lin-,
7 points); fa longueur totale eft de O mèt. 8781)
(2 pieds 8 pouc. 5 lig. 8 points). Il eft fans b ai on.
nette. Ses garnitures font en cuivre; la baguette
eft portée féparément au moyen d’une courroie qui
pafle dans un anneau de cette baguette, & qui
s’attache à la buffle!erie du cavalier. Le poids de
l’arme fans la baguette , eft de 2 kilog. 4473 (5 liv. ); celui de cette baguette eft de o kil. 12b' (4 one. 1 gros). Son prix le plus élevé eft de 23 fr. 54 cent.
Les pièces qui compofent ce moufqueton font :
le canon, qui porte un guidon en cuivre près
de la bouche ^la platine; la tringle pour fixer le
moufqueton au porte-mou fqueton ; deux anneaux
qui gliflènt dans la tringle; la fous-garde qui eft à
ailette comme celle des fufls ; l’embonthoir.,
qui remplace fembouchoir & la capucine de l’ancien
moufqueton; la plaque de couche; la baguette,
qui, comme on l’a dit plus haut, fe fufpend
à la buffle te rie.
Mousqueton de porte. Ancienne arme à feu
très-lourde, dont la balle pefoit jufqu’à o kil.
1S29 (5 one.).
MOUTON a bras. Il fert, dans la conftruélioii
des ponts militaires, à enfoncer de forts piquets
8c même des pilots.
Les pièces en bois qui le compofent font : le
mouton, quatre bras & huit chevilles. Les ferrures
font : quatre tiraus, deux fi elles , deux
boulons rivés , quatre boulons de bras , huit
équerres fervant de rofeltes 8c quatre écyous.
Mouton à battre les fufées incendiaires dites
à la Congrève. Ce mouton eft compofé d’un bloc
de bois dur dont la furface fupérieure eft plane, &
fur laquelle font affemblés verticalemeut à tenons
& mortaifes, deux montans d’environ 4 mèt. 5478
( 14 pieds) de hauteur. Ces montans font diftans
l’un de l’autre d’environ o mèt. 2166 (8 pouc.)>
ils font affemblés dans leur partie fupérieure par
un chapiteau de bois de même équarriffage. 1«
ont une-rainure dans laquelle fe meut le mouton,
Une poulie eft attachée au-deffous du chapeau}
fon axe eft porté par deux tafïeaux affemblés avec lés
montans par des entailles faites dans leur face inU?»
rieure, Cette poulie reçoit.la. corde qui fait mou?
voir le mouton , & elle doit être difpofée de ma-?
* nière à ce que la corde foit toujours verticale»
Tout le fyftème doit avoir la plus grande foli-
8c ü eft efl’entiel que les montans foient bien
verticaux, afin que le' mouton puifl’e frapper
d’à plomb fur la tête des baguettes.
Le mouton eft relié à fes'extrémités par des
bandes de fer qui le ferrent à volonté par le moyen
d’une vis &. de deux écrous; fon poids eft de 19kil.
58 (40 liv.) pour les fufées de o mèt. 0641
(2 pouc. ), de 29 kil. 07 (,60 liv. ) pour les fufées
deomèt. 0812 (3 pouc.). 11 doit être au-deflus
pour les fufées de plus grand calibre.
Le bloc du mouton eft creufé entre l’intervalle
des deux montans d’un trou carré , au cenlre duquel
en eft pratiqué tin autre qui eft deftiné à recevoir
le focle de la broche. Le premier trou fert
d’encaftrernenluu pied du moule qui maintient le
focle &. la cartouche. Ces deux trous ont leurs
faces parallèles & bien verticales.
M o u t o n s dans le pont roulant. Ce font des
pièces de bois à enfourchement qui s’élèvent verticalement
au-delfus du lifoir & delà felietle de
derrière, & qui fervent à porter les funports du
pont roulant. Ces moutons s’appellent aufti mon-
tahs.
MOYENNE. Nom donné autrefois à la pièce
de 4 qui pefoit 636 kilog. 36 ( 1000 liv. ) , & avoit
3 mèt. 2484 ( 10 pieds) de longueur; il y en avoit
qui n’a voie ut que 2 mèt. 355o(7pieds 3 pouc.),
8c qui ne pefoienl que 611 kilog. 881 ( 1260 liv. ).
MOYEU. C’eft, dans un roue, une pièce de
bois arrondie, façonnée & percée clans fa longueur
pour recevoir l’eliieu. Les rais font enfoncés à
égale diftance autour du moyeu. On a propofé de
faire en bronze le moyeu des voitures d’artillerie,
mais ce moyen aété rejeté, principalement à caufe
de la dépeufe qu’il nécelïiteroit. ( Voyez l’article
R o u e s a v o u s s o i r . )
MUNITIONS d e g u e r r e . Ce terme fe dit de
tous les approvifionnemens qui concernent les
armes à feu.
N
N a c e l l e d’artillesie. Petit bateau fervant
à paffer des troupes fur la rive ennemie : on
l’emploie aufîj pour aider à la conftruchon. des
ponts. Sa longueur totale eft de 9 mèt. 0966
( 28 pieds ) , 8c fa largeur, de 1 mèt. ôÿfo
(4 pieds 9 pouces). Un mât, planté au milieu,
iert à porter les cordages d’ancre.
Les pièces en bois qui compofent la nacelle ,
font : un fond, fait ordinairement de deux planches;
quatre bordages, neuf femelles intérieures,
feize courbes , deux nez , dix - huit pièces de
ceinture, trois liteaux pour foulenir le madrier
traverlé par le mât ; un mât, une fourche ou
mat pour fupporler les cordages d’ancre. Les
pièces en fer font : deux bandeaux de bec ,
mule petites nayes, fix cefnt vingt-un clous d’ap-
; plicage.
NAYES. Petites plaques en fer, ayant des
pointes recourbées, 8c fervant à couvrir la moufle
[dont on remplit les joints d’un bateau. Il y en
a des grandes pour couvrir les noeuds des planches
des bateaux ; des moyeunes 8c des petites
pour les coutures plus ou moins larges. Les trin-
1 gles de calfata ge des bateaux en lapin des équipages
de campagne font retenues par des agrafes
en (il de fer, ayant la forme d’un clameau plat.
Les pointes de ces agrafes font en couteau.
NAZEL ou NAZÀL. Par Lie. fupérieure du
cafqne, ou de la grille mouvante dans le heaume,
fous la vilière. Ilcouvroit le nez 8c joignoit le
ventaii.
NERF d u f e r . On appelle ainfi les fibres que
préfente ce métal, lorfquYl a été bien corroyé.
On exige du fer de cette efpèc.e pour la fabrication
des pièces d’armes, 8c particulièrement pour
le canon, pour les miles.des eflieux, &e. ; tandis
qu’il convient d’employer du fer à grain fin pour
les bandages des roues. ( Voyez le mot Fer.)
NETTOIEMENT DES ARMES PORTATIV ES. C’eft
l’aêlion par laquelle on enlève l’oxide 8c la malpropreté
dont les armes peuvent être couvertes.
Lorfque des pièces d’armes font fortemeht
roui liées, on emploie, pour les nettoyer, de l'émeri
bien pufvérifé 8c dé i’iïuile d’olive. On fe fert,
pour les frotter, dé curettes de bois tendre 8c de
broffes rudes. A défaut d’éméri pour èulever les
groffes taches , on fe fert de grès pulvérifé , ta-
nnfé 8c humedlé d’huile. Quand les armes font
légèrement rouillées, ou fe fert feulement de
» brique brûlée , pulvérifée , tamifée , 8c également
humeêfée d’huile.
; Lorfque l’on opère fur le’ canon , il faut, pour
l’empêcher de fe courber fous l’effort qu’011 fait
le foulenir intérieurement avec une broche de
fon calibre , ou bien, le pofer à plat fur un
banc ou fur une table.