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<82 VOYAGE AU POLE SUD.
les hommes noirs, amenés en esclavage su r les rives
méridionales de cette m e r, ont aussi mêlé leu r sang
à celui des Arabes et des Berbères.
LTnde septentrionale fut aussi le théâtre de nombreux
croisements du même genre ; les espèces
ariane et sémitique s’y re n c o n trè re n t, et s ’y mêlèr
e n t p a r leurs conquêtes alternatives : mais avant
Tarrivée du rameau indien de l’espèce a ria n e , les
aborigènes de 1 Indoustan formaient probablement
un peuple d ’une seule et même origine ; les poèmes
indiens appelés le Ramayana, le Mahabharâta et les
Pourânas nous laissent en trev o ir que d ’au tre s hommes
ex istè ren t dans le p ay s, avant q u ’une espèce
plus blanche descendît des hautes plaines de l’Arya-
v a rta , te rre sainte des Brahmes, arrosée p a r les sources
du Gange, p o u r s’é ten d re su r toute la péninsule
indostanique. Elle forma la caste des Aryas, qui se
compose des Brahamanes, des Kchatriya et des Vai-
siya. Les mariages de ces castes avec les S o u d ra sleu r
sont in te rd its ; les enfants qui naissent de ces mariages
forment la classe méprisée des P a ria s: ces Soudras,
ne sont-ils pas les aborigènes indous régénérés p a r
leu r conversion à la doctrine des Védas, et p a r conséquent
issus des pieds de B rahm a , dans la pensée
des brahmines ! Quoi q u ’il en soit, il est évident que
les habitants de l ’Indoustan se m ê lèren t dès la plus
haute a n tiq u ité , e t que la religion même ne fut pas
une b a rriè re infranchissable p o u r les alliances é tra n g
ères, pas plus qu’elle ne le fut et q u ’elle ne l’est
encore p our les juifs et p our les mahométans.
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ZOOLOGIE. 183
Le Dekhan, avant la conquête des în d o u s, était
aussi habité par des magiciens-géanls dont Ravana,
qui possédait Lankadwipa ^ et la p a rtie méridionale
de la péninsule, était le roi. Rama, roi de l’Indoustaii
septentrional, lui fit la guerre et p a rv in t à faire la
conquête de ses te rre s sauvages. Telle est du moins la
légende du R am a y an a , poème indien d’une origine
supposée an té rieu re à celle de l’Iliade. Ce qu’il y a
de certain, c’est que conquérants e t vaincus se sont
encore mêlés dans cette circonstance, et que les trib u s
jaunes ou c u iv ré e s , qui vivent encore indépendantes
dans les montagnes de l’Indoustan et du Dekhan,
étaient déjà m êlée s, avant l’arrivée de la branche
in d o -a rian e , avec les peuplades noires ab o rig èn e s,
qui précédèrent toute au tre espèce d’hommes su r
cette grande île, laquelle devait ê tre un jo u r la p re squ’île
de l’Inde, connue des anciens sous le nom de
Dachinabade et des modernes sous celui de Dekhan.
Ce qu’on connaît de la langue Tamoul, dit M. P rich
ard , fait supposer qu’elle se rapproche des langues
parlées p a r les Tartares. Les caractères physiques de
ces hommes sont fort différents, les uns ressemblent
considérablement aux Indoux, les autres aux Chinois
qu’ils avoisinent. « En voyant ta n t de trib u s diffé-
« ren te s situées to u t près d’une grande voie de com -
(( m u n ic a tio n , et en con sid éran t la ressemblance
« très-marquée qu’elles ont p o u r la plupart avec les
« nations de la haute Asie, on est porté à supposer
* Ceylan.
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