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230 VOVAGE AU POLE SUD.
une influence marquée su r F activité de la végétation,
et même su r sa n a tu re ; plus elles sont élevées
et ramifiées, plus leu r puissance fécondatrice étend
ses b ien fa its, et là où s’a rrê ten t les cours d’eau
q u e lle s e n tre tie n n e n t, là où cessent les pluies fréquentes
et abondantes des nuages q u ’elles a ttire n t et
fixent, là s’établit une végétation moins a c tiv e , plus
sèche, en rap p o rt, en un mot, avec l’é tat météorologique
p a rticu lier qui résulte de cette topographie spéciale.
LaNouvclle-Hollande est une preuve de celte vérité
, bien que située dans le voisinage de l’un des pays
les plus montueux de la te rre . Cependant, ce n ’est pas
seulement dans l’absence de montagnes, et dans leu r
distribution plus convenable et plus heureuse que gît
seulement le caractère spécial des productions végétales
de l’Australie ; car la Tasmanie est un pays élevé,
et cependant on y retrouve la même n a tu re de végétation
q u ’à la Nouvelle-Hollande. Les modifications
spécifiques qu’elle y ép ro u v e , en raison de la différence
des latitudes, se retrouvent encore à la Nouvelle
Zélande ; de sorte qu’il faut bien admettre
aussi que le défaut d’ab ri dans les plaines de l’Australie
, l’égalité de la température assez modérée de
ces te rre s, à mesure qu’elles s’avancent vers le sud,
où jamais hiver rigoureux ne succède à un été
toujours tempéré , il faut bien a dm e ttre , d i s - j e ,
que ces causes influent beaucoup su r le caractère
de la végétation, c ar le sol, qui a bien c ertainement
quelque influence su r les plantes, n ’a encore ici que
fort peu d’action sur leur na tu re : ainsi que nous
il:3 , , r .
ZOOLOGIE. 231
venons de le rem a rq u e r, l’on retrouve les mêmes p a rticularités
pliytologiques parmi les plantes des plaines
sablonneuses d e là Nouvelle-Hollande, et au to u r des
pitons basaltiques de la te rre de Van-Diemen, de la
Nouvelle-Zélande et dépendances.
Il faut donc un ensemble de circonstances physiques
très-compliquées, p our que la végétation d’u n pays
revête tout à coup des formes spéciales : la preuve
la plus frappante que nous en puissions do n n e r, c’est
la côte n ord de l’Australie ; à peine éloignée de cent
lieues, et cela seulement sur certains points, des in nombrables
pics de la Nouvelle-Guinée, éternellement
couronnés de nuages , cette côte est couverte
des a rb re s , arbustes et herbacées propres
à tout le reste de son étendue. Sa la titu d e , cependant
, ne diffère pas de celle des îles Salomon,
de celle des îles Viti ; elle est même moins
loin de l’équateur que les îles Touga. Ainsi la la titude
e lle -m êm e , si importante à connaître lo rsqu’il
s’agit de se faire une idée juste d ’un climat,
n ’est point encore un moiif pour juger, sans hésitation,
des productions d’un pays, p a r rap p o rt à un
autre pays situé sur les mêmes parallèles. La consi-
déralion des lignes isothermes ne nous présente donc
encore q u ’un côté de la question : elles ne sauraient
expliquer le problème. En physique comme en pathologie,
l’on n ’a rriv e ra à la conception satisfaisante
d ’une topographie, quelque peu grande que soit la
localité objet de vos études, qu’en établissant d’abord
la constitution générale du pays, c ’est ce que j ’ai apï
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