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les espèces se m êlèren t, elles formèrent des races
bigarrées, toutes les fois que les individus de chaque
espèce se tro u v èren t dans des proportions num ériques
à peu près égales ; 3“ les individus de l’espèce
inférieure qui ne voulurent point se soumettre au joug
du vainqueur se réfugièrent dans les montagnes voisines,
s’exilèrent dans les îles, où se re tirè re n t dans
des régions encore désertes. Souvent, vainqueurs et
vaincus se suivirent dans l’exil, parce que le conquéra
n t fut à son to u r subjugué; mais, une haine h é ré ditaire
les divisa toujours et elles se partagèrent de
nouveau en deux camps su r ces terre s où le malheur
les réunissait. C'est ainsi que nous retrouvons encore
ces espèces d ’hommes à l’état primitif, telle q u ’elles
so rtiren t des mains de la nature, bien q u ’elles habitent
depuis longtemps le même pays. 4° Il est cependant
des continents entiers, ou des portions de continents,
où il n ’exista jusqu’à p ré sen t qu’une seule
espèce d’hommes ; elle s’y présente telle que l’homme
se mo n tra sur une foule de points te rre stre s, au commencement
de la période de la création, dite période
humaine : quelques parties de l’Amérique, de l’Afrique,
et l’Australie toute entière sont en effet dans ce
cas. 5° Si l’espèce indo-chinoise avait été su r la route
des émigrations arianaises, si elle n ’eùt point été défendue
par six cents lieues de désert et p a r les plus
hautes montagnes de la te rre , bien c ertain em en t elle
eût été envahie p a r ces peuples actifs, e n tre p ren a n ts ,
gue rriers, tourmentés de toutes les am b itio n s, curie
u x , in q u ie ts, cherchant dans le mouvement e t
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l’agitation, la satisfaction d ’unbesoin indéterminé que
l’in stru ctio n , les sciences et les a rts devaient seuls
satisfaire un jour. S’il en avait été ainsi, nous n ’eussions
pas connu la nationalité chinoise, car ni l’histoire,
ni les monuments ne nous eussent permis d ’appréc
ier l’industrie de ce peuple intéressant. Son
histoire entourée de tous côtés par la b a rb a rie , son
pays conquis p a r des peuples éminemment in te lligents,
mais eux-mêmes encore dans l’enfance de la
civilisation, eussent pe rd u toutes leurs archives; et ses
mo n umen ts, d ’une construction éphémère, n ’eussent
légué aucuns matériaux à la méditation des temps
futurs. Les Chinois n ’ont créé aucune colonie, ils
n ’o n t rien lait pour la propagation de la civilisaiion ;
aucun pays n ’eût donc pu nous faire connaître les
merveilles de leu r empire. Les Arianais e u s s e n t-ils ,
comme les Mantchoux, adopté les lois, les moeurs et
la vie molle des Chinois? Non, ce n ’est pas probable ;
ils eussent dévoré cette civilisation enfant et sans
énergie, ils l’eussent anéantie, e t il nous en fût resté
à peine quelques lambeaux épars que l’on rapprochera
it aujourd’h u i, non sans h é site r, des peuplades
indo-chinoises dispersées dans les montagnes ou su r
les îles de FOcéanie.
Ce qui n ’a pu ê tre entrepris contre les Indo-Chinois
l’a été p a r eux contre des peuplades moins industrieuses,
moins patientes , moins réfléchies , qui
vivent dans les montagnes du céleste empire. Les fds
du ciel les regardent comme des b a rb a r e s , ils les
nomment M ia o -ts e u ; malheureusement leu r m iiu
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