n ’esl-il qu’un jeu? le jeu sublime de l’intelligence divine?
Certes, une pareille idée serait bien indigne
d e là grandeur de l’oeuvre, et par conséquent de cette
lumière céleste qui voulut que le monde fût. Je ne
suppose pas que le plus faible des raisonneurs se
puisse contenter de cette cause puérile d ’un si grand
résultat. Il en est une plus sérieuse ; le but de rin te lli-
gence ne peut ê tre que l’intelligence : si elle est variab
le, dans le degré de sa capacité, cela ne peut dépendre
que de la nécessité de la régler d’après l’étendue
du point de vue que Dieu jugea convenable de nous
d o n n e r. Chaque chose su r la te rre a sa destination
p articu lière qui concourt à l’ensemble, à l ’unité complexe
dont Dieu est le centre, parce que tout p a rt de
lui et revient à lui, comme la conséquence revient logiquement
à la proposition fondamentale , comme les
rayons d’un cercle divergent sans jamais l’abandonner.
Pour comprendre ce dilemme il faut posséder
rintelligence dévolue à l’homme; il est le seul
sur la terre qui puisse atteindre aux conceptions de la
ra iso n : nous pouvons donc en in fére r qu’il est l’être
de prédilection de cette planète, et qu’il y est et y fut le
b u t de la création.
La brute ne pouvait en ê tre le terme, c ’eût été une
conséquence absurde ! Quoi, la sublime intelligence
se fut arrêtée, après tant d’étonnantes combinaisons,
à la stupide et machinale capacité de Finstinct ? Mais,
le cercle rationnel de la création fût resté incomplet ;
il n eut plus été qu un bel édifice inachevé. Pourquoi
ta n t de chefs-d’oeuvre? pour des êtres incapables de les
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observer, de les apprécier et de les utiliser ! L’intelligence
suprême eût donc tout créé, excepté l’intelligence
! Mais alors sa puissance s’a rrêtait à un jouet
sans conséquence, sans avenir et dès lors s té rile ,
inutile comme elle. Cette supposition est évidemment
un contre-sens impossible; aussi l’intelligence fut-elle
le b u t réel de la création. Or, l’homme est une des
formes de l’intelligence matérialisée; su r la terre , il
e st la seule intelligence. De longs préparatifs précéd
è ren t son apparition : il devait être le dernier être
vivant c ré é , parce que son intelligence était appelée
à réagir su r des choses créées. Qui dit intelligence dit
en effet réaction. Partout donc où la te rre p ren an t
quelque stabilité, se couvrait d ’une vaste et riche végétation
, parto u t où des cours d’eaux étendus sillonn
a ien t de vastes régions, là, l’iiomme était appelé à
vivre un jo u r.
Ainsi, en je tan t les yeux su r la création te rre stre ,
on remarque son développement progressif jusqu’à
l’homme; mais ce qu’on remarque p eu t-ê tre moins,
c ’est qu’il se continue p our l’homme. En effet, ce d e rn
ie r ne fut point établi sur la te rre , ainsi que le comportait
tout le développement possible de son intelligence
! Mais, il ne nous suffît pas d ’avoir fait cette
rem a rq u e, il faut la ren d re palpable p our tous, il faut
en faire quelque chose de mieux qu’une a sse rtio n ,
il faut en faire une vérité.
« La question à tra ite r doit se résum er ainsi ; la création
du globe, considérée en elle-même, se compose
de périodes successives et logiques; celle des êtres o r