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« noire. Ces homines, fidèles aux usages de leur race,
« pratiquent le tatouage p a r c ic a tric e s, marchent
«nus et laissent flotter leurs cheveux à l’aventure,
« ou se contentent de les to rtille r en mèches, comme
« dans les autres îles de l’Ocean Pacifique *. »
Ces Océaniens de la race noire sont ceux auxquels
nous avons conservé le nom d’Endamènes ; ceux que
d’Urville observa parmi la population de Dorei étaient
probablement des prisonniers, ou des esclaves ; car
les Papous sont en hostilités perpétuelles avec ce q u ’ils
nomment les d r /a /f e . Ces d e rn ie rs forment la moindre
partie de la population de Dorei.
Voici la description des habitants de la baie de
T rito n , qui représentent su r la cote sud de la Nou-
velle-Guiuée les hybrides malaïo-papous que l’amiral
d Urville a si bien d écrits, lors de sa reconnaissance
de la bande n ord de la Nouvelle-Guinée, en 1827.
« Quelques-unsde ces hommes, qui paraissent êlre
« les chefs , portent la chevelure ébouriffée et crépue;
« mais ils ne rep ré sen ten t d ’ailleurs exactement ni
« le port, ni la stature des Papous ; leu r peau noire
« reflète une teinte de cuivre assez v iv e , de sorte
« qu’il serait difficile de dire quelle est de ces deux
« couleurs celle qui l’emporte su r l’au tre . Leur taille
« se rapproche de celle des Malais ; aussi d é p a s s e -t-
« elle la moyenne de celle des P ap o u s, qui sont en
« général de petite taille. Ils sont bien faits et plus
« vigoureux que leurs pa rents. Les tra its de leu r
1 Tout ce que je viens d’extraire de l’Historique du premier Voyage de
VAstrolabe, appartient au t. IV, page 603 et suivantes.
« figure ne sont pas aussi délicats que ceux des P a -
« pous, dont le visage a des formes assez déliées et
« p ré sen te u n ensemble agréable; mais ils en ont
« conservé le type de physionomie. Ils en ont les
« grands yeux, sans en avoir le regard sérieux dans
« Page mû r, doux et mélancolique dans la jeunesse.
« Leur alliance avec les Malais se reconnaît au c o n -
« traire à la vivacité du regard*.»
Si nous comparons la race malaïo-papoue de Dorei
avec celle de la baie de Triton , nous voyons de suite
que les premiers sont physiquement inférieurs aux
se co n d s, ce qu’il faut a ttrib u e r évidemment à une
origine plus mêlée ; nous avons déjà d i t , en e ffe t,
que les Malais des Moluques étaient les plus laids
et les plus croisés des insulaires de la Malaisie,
parce que les Papous du nord et de l’est de la Papouasie
sont continuellement en rap p o rt de commerce
avec Waigiou, C é ram , Amboine, Ternate,
Gilolo, Tidor, etc.
11 est d ’autant plus ïia tu re l de tro u v er u n grand
mélange parmi les habitants de ces lieux conîigus,
que les noirs océaniens habitent fin té rie u r de la plup
a rt de ces îles, et que les esclaves endamènes et
papous sont assez répandus dans cette portion du
Grand Archipel indien. Les n aturels de la baie de
Triton sont, au co n traire, infiniment plus isolés et
n ’ont guère de rapport qu’avec quelques pécheurs
d’holoturies, des îles de la Sonde, de Bornéo et de
^ Hombron, Mémoire lu à l’Académie des Sciences en t S i b ; et ana*
lysé dans les comptes-rendus de cette Académie.
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