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152 VOYAGE AU POLE SUD.
Les Hébreux enx-iiiêmes, q u ’une loi essenlielle-
menl religieuse el sainte gouvernait, n ’y fuient pas
toujours iiclèles, par cela même qu’elle contrariait
les défauts d ’hommes plus aliachés à leur croyance
par rhabilude, par le respect des anciennes traditions,
pa r 1 amour de ces anciennes coutumes, par
l ’orgueil national, que par la conviciion d ’un esprit
réfléchi el moins matériel. Ces hommes, plus a ttachés
à la pratique qu’à la lettre, dont ils ne comprenaient
pas le sens ré e l, n y voyaient qu’un
sens purement mystique dont les images voilées,
toutes empruntées aux choses matérielles, flattaient
leurs exigences insatiables, toujours avides de mystères,
d ’avenir el d ’espérances. Ils aimaient à se bercer
de l’espoir des nouveaux bienfaits célestes, et
les rattachant plus au corps qu’à l'âme, ils s’enorgueillissaient
de la distinction divine q u i , à leur
point de vue , les constituait les enfants gâtés du
D.eu d ’Israçl, à l ’exclusion de tous les autres
hommes.
Les Phéniciens et les Carthaginois, n ’attendant rien
de leurs idoles, cherchaient dans les biens terrestres
la satisfaction du bien -ê tre qu’adorait avant tout celte
espèce d ’hommes éminemment matérielle; et ils y
a|)porièrent cette activité fiévreuse que les Arabes de
nos jours apportent encore au pillage, au commerce
ou à la piraterie, tout en étant toujours prêts â verser
leur sang pour leurs croyances religieuses.
Les Hébreux avaient beaucoup de ce caraclèi*e,
aussi était-il heureusement facile à leurs prophètes
ZOOLOGIE, 153
de ramener ces grands enfants dans les limites de la
raison, par le tableau des maux temporels prêts à
fondre sur eux, el par le tableau des béatitudes éternelles
dont leur ingratitude les priverait pour toujours.
Je sais que, sous ce rapport, il est bien des hébreux
parmi les gens civilisés du monde moderne. La faute
en est aux impressions de notre éducation première,
qui cependant n ’aurait pas besoin de motifs bas et
intéressés pour nous assujellir à la pratique de ce qui
est noble el beau, grand el honorable. Qu’on maintienne
nos e sprits , dès la plus tendre enfance, dans
des rapports élevés, digues et éclairés, et l’on s’apercevra
qu’une instruction suffisante achève l’oeuvre re ligieuse
et morale qu’éloufleriguorauce. Faute d ’instruction,
les masses ne voient qu’une chose vulgaire
dans ce qu’il y a de plus sublime et de plus rligne de
la haute intelligence humaine, dans la Religion.
Ce que je dis là est applicable à toute la civilisation,
et si tel était mon sujet, je démontrerais facilement
que les éducations françaises, quoiqu’imparfaites
encore, sont inflniment supérieures à la plupart
de celles de la grande famille civilisée. Cela est
fâcheux à dire, car cet état de choses retardera la
marche progressive du règne absolu de riuielligence.
Le monde civilisé est bien loin de cette perfection de
moralité dont il fait vanité ; l’ignorance est grande
encore ! Les préjugés, le merveilleux le plus absurde
dominent la société. Je u ’en veux pour preuve
que le l ègne des sorciers modernes ; l’éclat et le luxe
du charlatanisme.
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