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se soutenir su r un sol sans cohésion. Car alors,
comme aujourd’h u i , chaque animal était évidemment
aborigène des lieux qu’il occupait à l’état sauvage.
Le llarna ne présente pas celte semelle qui lie
l’iin à l’autre les doigts des chameaux ; mais il sera
it impossible à ce d ernier de m a rch er su r la pente
escarpée des rochers, et au llama de p a rco u rir les
plaines sablonneuses du d é se rt; c ep en d an t, on ne
saurait n ier l’unité de plan, lorsque l’on étudie l’en semble
du genre cameliis ; tous ses animaux sont destinés
h vivre au milieu de solitudes arides et stériles.
Les ressemblances les plus minutieuses se re tro u vent
dans des espèces que la topographie du globe
sépara constamment p a r des limites infranchissables.
Chaque époque de la te rre fut caractérisée p a r la
création d’une famille devenue n é c e ssa ire , et cette
nécessité fut le moule où chaque genre et chaque espèce
re çu ren t im organisation commune; mais les
moindres modifications dans la disposition du sol, dans
les êtres dont ils d u ren t se n o u rrir, déterminèrent les
caractères physiques et instinctifs de ces genres et de
ces espèces. La diversité des sites que fréquentent les
animaux d’une même famille en tra în a , comme conséquence
, la multiplicité des espèces parmi les animaux
les plus ressemblants p a r leu r organisation.
Les plus cosmopolites des a n im a u x , ceux même
que l’on dit A^oyageurs, parcourent sans cesse un
espace assez circonscrit, si l’on en compare l’é ten due
h celle d ’un seul continent. Les animaux voyageurs
ne s’éloignent fout juste q u ’au tan t qu’il est
nécessaire pour conserver la température qu’ils aiment
et la n o u rritu re qu’ils recherchent.
Mais, quelle que soit la ressemblance extérieure de
certaines e s p k e s , la différence de leurs habitudes
n ’élablit-elle pas e n tre lle su n e séparation suffisante?
Quoi de plus caractéristique et de plus propre à faire
distinguer l’espèce que ces modifications du système
nerveux qui leur assignenttels ou telspenchants, à l ’ex-
clusion de tels ou tels autres ! Le genre /e fe est encore,
sous ce rap p o rt, fort remarquable : toutes ses espèces
se ressemblent d’une manière frappante ; la constance
de ce type le ren d évidemment pro p re aux mêmes
prévisions de la nature, la destruction des autres animaux.
Extérieurement, ces carnassiers ne diffèrent
guère entre eux que p a r la taille ; leu r fo rm e , leurs
armes, leu r instinct de voracité et de destruction sont
les mêmes. Mais cet instinct a, pour chacun d’eux, des
goûts particuliers qui les attachent invariablement aux
localités qui les ont vus n a ître . Leur taille même, qui
représente leu r degré de force, n ’est-eîle pas en h a rmonie
avec leurs tendances instinctives? P a rm i ceux
de même g ran d eu r, les uns habitent exclusivement
les plaines ou les bois, d’autres n ’y p én ètren t jamais
et n ’habitent que les fourrés marécageux du bord des
rivières.
L’étude des m oeurs des animaux est de la plus haute
importance, et a été ju sq u ’à p ré sen t trop négligée;
elles sont le tra it le plus caractéristique des espèces,
et le moyen, p a r conséquent, de distinguer celles que
les apparences ex té rieu res tendent le plus à confon-
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