: lI
mnnx : oil cos derniers souffrent, ils ne tardent point
à y dépérir tandis que rhomme parvient à se p io -
pager, malgré les pins mauvaises conditions lopogra-
pliiqiies; quelques individus péiissent sans doute,
mais Tespèce finit par l’emporter, avant même que
son industrie ait pu assainir le pays. Cependant,
ôn ne saurait se le dissimuler , de la pureté de
l’air dépend le degré de beauté ou de laideur des
populations; car les plus laides sont susceptibles d ’acquérir
des foi ines et des projiortions inilniment plus
agréables, en changeant de climal, ou en passant de
Tétat de disette à l’état d’abondance. Mais ces changements
s ’opèrent sans rien enlever aux caractères d e
Tespèce ou delà race. C’est ainsi que les montagnards
du Chili offrent des peuplades siqiérieurés à celles de
la Patagonie, si ce n ’est sous le rapport de la taille élevée,
qui n ’enii-aîiie pas toujours avec elle l’élégance et
la vigueur du corps, au moins sous celui des proportions,
de la grâce du maintien, de Texpression de la
physionomie, et surtout, de Ténergie du caractère,
que Ton prend trop souvent pour la preuve d’une
plus grande capacité intellectuelle.
Les habitations aériennes des habitants des îles Marquises
en font les plus beaux hommes de TOcéaiiie; les
habitants des montagnes de Célèbes ont offert â
MM. Quoy et Gaimai-d les peuplades les plus belles
qu ils aient observées dans Tarchipel indien. Les
habitants des îles du déti oit de Torrès, voisines de la
Nouvelle-Hollande, appaitiennent à la famille australienne
; mais l abondance que leur procui’ent leurs
pêches a singulièrement embelli ces hommes, tout
endonnaiit.à la somme de leur intelligence une portée
que Ton ne trouve point parmi les indigènes du continent
; car la pêche entraîne avec elle une foule
d ’industries sans lesquelles ces hommes mourraient
de faim.
L’homme s’accommode de toutes les nourritures et
de tous les climats; sa constitution se plie à toutes les
privations, et celui qui est le plus mal partagé sur la
t e r r e , croit qu’il n ’est pas possible d ’être mieux. Il
n ’en est certes pas ainsi des animaux: ils sont nés
pour une nourriture et pour im pays déterminés.
Chaque espèce du même genre a ses instincts particuliers,
ses habitudes propi cs, sa manière de chasser,
parce que les lieux que fréquentent les individus les
plus voisins par l’organisation, et qui habitent le
même pays, ne se ressemblent pas complètement.
Les tendances organiques restent les mêmes pour
to u s ; mais la manière d'exercer leur férocité,
par exemple, varie, et cette différence est la mesure
de leur constitution, qui se modifie toujours
d ’après les moindres circonstances. Les animaux
sont infiniment plus attachés que le genre humain au
sol qui les a vus naître. Certaines espèces parcourent
de vastes surfaces de pays, mais les individus vi-
A’ent dans les limites d’où elles ne s’éloignent point.
Les loups trouvent, dans les emlirancbemenîs des
chaînes de montagnes qui dominent l’Eiiropé et
TAsie, le climal qui convient à leur n a tu re ; ils
y trouvent toutes les conditions de territoire et
-■ É.