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154 VOYAGE AU POLE SUD.
La mythologie des Syriens et des Carthaginois était
d’une grande pauvreté. Ils adorèrent le temps, le soleil,
la lune et la te r re ; les génies tutélaires de la
navigation el de la pêche. Carihage, colonie de Tyr,
emprunta aux étrangers quelques divinités, mais sa
mythologie resta toujours d ’une pauvreté extrême et
fort bai'hare.
La poésie de Tespèce syro-arabe est toute contemplative;
lorsque viciant, sous ce rapport, la nature de
son genie, elle devient idolâtre; nous la voyons ador
e r le veau d ’or ou les astres, sans idées métaphysiques;
elle accomplit un acte stupide de matérialisme
vide de sens. En Egypte, Tidée de métamorphose dominait
la religion et elle lui imposait, comme conséquence,
le culte des animaux ; mais, en Arabie, en
Palestine, à Carihage, Tidolâlrie n ’avait ni raison, ni
but ; c’était une aveugle imitation des usages égyptiens
ou babyloniens L
La branche juive de cette souche conserva dans
toute sa pureté l’histoire de la création de son espèce
et la tradition des plus purs dogmes religieux. Gardienne
de la Loi du Seigneur, ce fut dans son sein que
1 Menacée par l’eau et par le sable, l’Egypte est constamment entre
la vie et la mort. Aussi, dans sa religion, dominaient ces deux idées.
Mais qu’esl-ce que la vie et la mort , sinon une métamorphose, un
changement.? De là, dans la religion égyptienne, l’idée dominante de mé tamorphose
el d’émanation progressive. Ainsi, avant d’être Isis, la grande
déesse de l’Egypte était Athor, la nuit profonde. Avant la création, Alhor
reçut 1 esprit industrieux et devint Neilh; enfin, transformée et triomphante,
elle est Isis, la nature fertile et féconde... (Ph. Le Bas, Pr é c i s
d ’his toire a n c . , 1 .1", p. 83.)
ZOOLOGIE. 155
Texaltation des sentiments religieux produisit les
modèles de la poésie sacrée ; leurs prophètes furent
poètes et chantèrent seuls dignement la grandeur du
Maître du monde.
La loi religieuse des Juifs fut la première qui imposât
à Thomme d’honorer Dieu par la pratique de
toutes les ve rtus , comme étant le sacrifice le plus
digne que puisse lui offrir Thomme moral, et comme
étant le lien naturel de Tintelîigence terrestre avec
rintelligence céleste. Les Juifs fureni préposés à la
garde de TArche sainte qui préserva de Toiibli les
pratiques de la Religion de Dieu, depuis la création
jusqu’à Jésus-Christ. Celui-ci puisa dans l ’éducation
la plus sainte et dans son g énie , la morale dont Dieu
est le but et Tauteur ; car le monde, qu’il créa,
n ’a d’autre but que lu i -m êm e .... «Celle co n -
« trée si p a u v re , la Judée , dont l’histoire semble
« devoir être éclipsée pa r celle des grands empires
«élevés autour d’elle, l’Egypte, Ninive, Rabylone
« et même la Phénicie qui couvrait les mers de ses
« vaisseaux, est cependant une contrée célèbre entre
« tous les autres pays; car de là est sortie la régéné-
« ration du monde ’.»
En observant Tesprit si différent de ces deux
grandes familles historiques du genre humain, l’espèce
iranienne et Tespèce sémitique. Ton se persuade
que ces deux éléments intellectuels se fondirent ensemble,
guidés par la main de Dieu, pour féconder
1 Ph. Le Bas, lo c .c i t . , p
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