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Jam nova progenies coelo demittitur alto.
Adspice convexo nutantcm pondéré mundum,
Terrasque. tractusque maris, voelumque profandum;
Adspice venturo loetantur u t omnia soeclo.
ViRG. E d . IV .
En effet, qua rante-quatre ans plus tard, naissait
Jésus-Christ! N’éiait-ce pas là une sorte de prédiction
, lin pressentiment d’une révolution qui devait
changer la face du monde ? la mort de la république
préludait à celle de Rome. La vertu et la Religion n ’étaient
basées sur aucun principe de solide morale ; le
luxe et les vices régnaient absolument; l’oppression
d’un seu l, tenant avec énergie les rênes du gouvernement,
était le seul moyen factice de soutenir l’empire
quelque temps encore. Auguste le comprit, et
voulut se saisir du timoii de l’Etat que de puissants
rivaux se disputaient à force et presque à mérite
égaux ; sed venit, vidit et vicit.
La tardive apparition des Turcs et des Mongols sur la
scène du monde civilisé, prouve leur origine isolée de
ce même monde ; ce ne fut que lorsqu’ils furent resserrés
dans un espace trop circonscrit, qu’ils sentirent
la nécessité d’étendre leur territoire et de conquérir
des richesses , ou de trouver des moyens d’existence
que leur état nomade cessait de pouvoir procurer à
des populations nombreuses, ennemies du travail et
sans cesse errantes. La difficulté de satisfaire les b e -
1 Hist. des Rom. et des peuples soumis à leur domination, t. II, p. 637.
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soins matériels rép an d an t,,e n effet, parmi les tribus
barbares trop n omb reu s e s , l’esprit de révolte et de
mu tin e rie , qui les dispose à faire usage de la force
bmlale pour acquérir ce qui leur manque, pour assouvir
toutes les hideuses passions humaines exaltées par
la misère ; telle fut l ’unique cause des envahissements
des aborigènes du versant septentrional des monts
Altaï et Stanovoy, et des plaines des hautes régions
sibériennes. Aucune ambition, aucune idée d ’un ordre
un peu élevé ne poussait ces hommes à quitter
leur patrie ; l’espoir du butin animait les soldats ; la
vaine gloire de promener un nom, la jalouse envie
d imposer des lois a des peuples inconnus, dirigeaient
les chefs. Ils érigeaient des colosses sur des bases
d ’argile et, peu de temps après eux, il ne restait de
leurs conquêtes que la triste mémoire des villes b rû lées
et des pays désolés. Refoulés aujourd’hui pa r la
civilisation, ces peuples, restés fidèles à l’état de ba rbarie,
ne constituent plus que des tribus, des bordes
plus ou moins nombreuses, mais dont le nom seul
est resté une sorte de titre à l’attention de l’histoire.
Ils sont à jamais tributaires d ’Etals qu’ils dominèrent
un moment par la terreur, mais qui les étouffent
bientôt dans les vastes replis de leur industrie et de
leur puissance civilisatrice. C’est une loi de la na ture
; 1 homme moral doit l’emporter sur î ’iiomme
ma té rie l, de même que l’animal pourvu d’organes
plus parfaits ou plus n omb reu x , doit remporter sur
1 espèce qui 1 a précédé sur la terre et dont il occasionnera
nécessairement la mort.
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