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Il est certain que la vue de plusieurs des figures
que fo u observe sur les monuiuenls égyptiens , soit
sculptures, soit peintures à fresque, rappelle bien
souvent les physionomies indoues. Il e s t, au reste,
probable que les marchands égyptiens allaient attendre
des esclaves au-delà de la mer Roqge, jusque sur
la côte d’Omanum, près de l’entrée du golfe Persique.
Les montagnards de la Nouvelle-Guinée et des
Philippines ne sont pas moins noirs que les Australiens
des bords de la mer, et cependant ils habitent
les montagnes les plus boisées du monde, des montagnes
très-élevées, trè s -h umid e s , et où ne pénètrent
que de rares rayons de soleil.
La couleur de la peau n ’est point un caractère qui
doive servir à la distinction des espèces et des races;
je partage entièrement, à cet égard, l'opinion de mon
estimable ami M. Honoré Jacquinot. Les caractères
de la tête, en d’autres termes, lescaractères anthropologiques,
sont les seuls admissibles, lorsqu’il s’agit
de juger des caractères physiques d ’une espèce humaine;
mais il est des caractères qui ne se révèlent
qu’à l’état de vie; cesout les caractères psychologiques
que la plirénologie ne saurait prévoir, quoiqu’elle en
ait la prétention. L’étude de l’histoire nous met à
même de conclure des caractères psychologiques des
peuples anciens.
Je crois que la coloration de la peau est invariablement
arrêtée pour chaque espèce d’hommes, et que ce
caractère superficiel, que j’appellerai zoologique,
puisqu’il est vrai qu’une fois, abstraction faite de ce
qui touche à l’intelligence, l’homme rentre dans la
classe des animaux ; que ce caractère superficiel, dis-
je , est cependant invariable comme l’espèce elle-
même, à moins de maladie : or, l’élat de maladie est
un phénomène en dehors des lois normales de la nature.
Primitivement, la couleur noire fut dévolue exclusivement
aux habitants des pays voisins des tropiques
ou aux habitants intertropicaux; mais celte couleur
ne change jamais, lors même que les circonstances
les forcent à abandonner ou leur patrie ou les plaines
brûlantes de leur pays pour des lieux plus élevés.
11 est incontestable que les habitants des montagnes
sont toujours moins basanés que ceux de la plaine.
Il n ’y a d ’exception à cet égard que pour les nègres;
mais il y a là un phénomène qui ne ressemble en rien
à un changement de couleur. Plus les espèces ou les
races sont blanches, plus elles sont susceptibles de
b ru n ir par l’action de l’air et du soleil. C’est là, sans
aucun doute, iin préservatif contre l’action trop vive
de l’insolation ; c’est une des modifications que la sage
nature oppose à une action physique insolite; c’est
une e r re u r d’y voir le commencement d ’une teinte
qui pourrait être poussée jusqu’au nègre. La couleur
noire tient à une modification profonde de tout l ’organisme;
elle se transmet toujours par la génération,
quel que soit le pays où le négrillon naisse, ses parents
fussent-ils fixés depuis mille ans de père en fils dans
le nord de l’Europe L
1 Au reste, en général, les nègres ne vivent pas dans nos climats, lors
môme qu’ils y naissent ; mais la couleur dut-elle changer, rien ne chani
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