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 conchylifères,  et  surtout  le  nautile  flambé,  qui  est  tellement  
 abondant vers  le  détroit  de Torrès  ,  que  les habitants  le  mangent; 
   notez  aussi  le  véritable  animal  de  l ’argonaute,  signalé  
 déjà  à  MM.  Qnoy  et  Gaymard,  par  un  consul  hollandais,  
 comme existant  à Amhoine. 
 C’est  aussi  sur les  rivages  de  ces  nombreuses îles exposées  à  
 toute  la  chaleur  équatoriale,  que  l’on  peut  espérer de  rencontrer  
 des  animaux  mollusques  nus,  et  entre  autres  les  placo-  
 branclies,  des  chétopodes  ou  annelides  sans tubes ou à  tubes  et  
 pourvues  de  so ie s,  les  amphinomes,  par  exemple,  et  des  
 zoophytes  de  toutes  les  classes. 
 L’Académie  recommande  plus  particulièrement  de  rechercher  
 les  térébratules  et  les encrines,  que  l ’on  ne  peut  obtenir  
 qu’en  draguant  à  d’assez  grandes  profondeurs  ,  mais  dont  
 l’étude  approfondie  est de  plus  en  plus  désirée par  la  géologie. 
 Pourquoi  même  ne  pas  espérer  que,  par  des  recherches  
 suivies  au  fond  de  la mer,  dans  ces  lieux  si riches en nautiles,  
 on  ne  finirait  pas  par  rencontrer  une  ou  plusieurs  espèces  
 d’ammonites  vivantes  ? 
 Les  vers  de  terre,  les  sangsues,  les  planaires  et  les myriapodes  
 même  ont  été  jusqu’ici  tellement  négligés,  si  ce  n’est  
 dans  le  dernier  voyage  de MM.  Qnoy  et  Gaymard,  que  cette  
 partie  de  la  zoologie  doit  être  plus  particulièrement  recommandée  
 aux  circumnavigateurs. 
 Il  en  est  de  même  des  diptères,  des  hyménoptères  et  aussi  
 des  orthoptères parmi  les insectes hexapodes,  ainsi que des petites  
 espèces  de  mammifères  fouisseurs  ou  non,  volants  ou  
 quadrupèdes  terrestres. 
 Parmi  les  grands  carnassiers,  il  sera  curieux de  rechercher  
 où  finit  le  genre  des  ou r s,  et  celui  des paradoxures  ou martes  
 à  queues  prenantes,  et  s’il  en  existe  dans  la Nouvelle-Guinée.  
 11  faut aussi  constater  si  cette dernière région  renferme ou  non  
 des  singes. 
 Les  oiseaux  de  paradis,  qui ornent d’une manière  si  remarZOOLOGIE. 
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 quable  les  forêts  de  ce  p a y s,  devront être  rapportés  entiers  et  
 conservés  dans  l ’alcool,  afin  qu’il  soit  possible  d’en  étudier  
 l ’organisation  ,  ce  qui  nous  manque  presque  complètement  
 jusqu’ici. 
 Si  l ’expédition touche  à la Nouvelle-Hollande,  à  la  terre  de  
 Van-Diémen  et  à  la Nouvelle-Zélande,  nous  ne  saurions  trop  
 lui  recommander  de  rechercher  plus  spécialement les mammifères  
 monodelphes  ;  de  tâcher  d’éclaircir  l ’histoire  de  l ’orni-  
 thorhynque  et  de  l ’échidné  ;  de  rapporter  de  ces  espèces  plusieurs  
 individus  femelles  e t,  s’il  se peut,  vivants. Nous  lui  demanderons  
 aussi  de  s ’occuper  du  singulier  oiseau  nommé  
 Apte ryx ,  à  cause  de  son  manque  d’ailes,  et  dont  on  n ’a  vu  
 encore  en Europe  qu’un  seul  échantillon,  l ’objet  le  plus  rare  
 de  la  collection  ornithologique  de  la  Société  zoologique  de  
 Londres.  Cet  animal,  dont  il  paraît que  M.  Mac-Leay  fils  a  
 pu  se  procurer  une  seconde  peau,  il  y   a  peu  de  temps,  est  
 connu parmi  les  sauvages de  la Nouvelle-Zélande  sous  le  nom  
 de  k ivikiv i ;  il  paraît  être  assez  abondant  pour  que  sa  peau  
 leur serve d ’ornement. MM. Qnoy et Gaymard parlent  aussi d’un  
 crocodile  de  la Nouvellc-Irlande qu’il  serait bon d’observer. 
 En  revenant  en  Europe  par  le  détroit  de  la  Sonde ,  si  \A s trolabe  
 touche  à  Bornéo,  à Java  et  à  Sumatra,  nos  collections  
 s ’enrichiraient d’objets qui  leur manquent, si  l’on  pouvait nous  
 rapporter  le  gymnure  de  Java,  l ’arctonyx,  le  squelette  du  
 panda,  celui  de  l’espèce  de  glouton  [Gulo  orientalis),  que  
 M.  Isidore Geoifroy-Saint-Hilaire  a placée  dans son  genre Mé-  
 logale,  genre  nommé  depuis  son  établissement  Ilelictis  par  
 M.  Gray.  Les  orangs-outangs,  les  gibbons,  et  surtout  ces  animaux  
 vivants,  seraient  aussi  pour  nous  des  choses  fort  intéressantes. 
 En séjournant à l’île de France  et à Bourbon,  si  cela  se peut,  
 il  serait utile  de prendre quelques informations sur  les  tenrecs,  
 parmi les  mammifères que l’on  suppose  importés  dans  ces île s,  
 et dont  quelques  espèces  diffèrent  des autres  par  le  nombre  de  
 leurs  incisives,  trois  en  haut  comme  en  bas  de  chaque  côté