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rope, en Afrique, en Asie, en Amérique, en Océanie.
Cette assertion n ’exige pas un cortège de preuves
considérables, elle s’appuie simplement sur ce qui
s’observe encore à la surface du globe. Les animaux
propres aux îles trouvées inhabitées, n ’y furent point
apportés par l’homme; leur création locale est donc
un fait au-dessus de toute contestation. Pourquoi
n ’en serait-il pas de même de l’homme ? Cette supposition
vaut bien celle qui admet que l’homme provient
d ’une seule souche, en s’appuyant sur cette observation
que les animaux métis et les végétaux hybrides
ne sont pas susceptibles de faire souche de races.
Cette observation, qui prouve l’unité de l’espèce
créée, est aussi une preuve de l’admirable prévoyance
de la Providence, qui mit de l’ordre dans tout, et
imposa des bornes aux créations artificielles et par
conséquent périssables de l ’homme ; mais qui n ’a ja mais
entendu le soumettre, lui, être intelligent, à aucune
restriction de reproduction. C’eût été;peu logique,
peu moral même, s’il en eût été ainsi; car l’homme
étant le but de la création terrestre, sa grande famille
devait être douée d ’une fécondité qui pût se concilier
avec les sublimes décrets de la Providence. Quelque
soit le degré d ’intelligence, il suffit d’en être pourvu
pour être homme. Encore une fois, il serait immoral,
il serait monstrueux que les êtres qui portent ce titre
n ’eussent pas été destinés à se reproduire indistinctement,
qüelles que fussent les espèces réunies par
les circonstances. Les hommes ne formeront un jour
qu’une seule race ; la civilisation s ’étendra partout, et
les races, les espèces inférieures n ’existeront plus
que dans les archives de l’histoire.
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La civilisation n’a point sur l’homme rinfluence de la domesticité sur les
animaux.
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L’homme dut recevoir du climat où il devait naître
des modifications indispensables à son existence ma térielle;
cela est évident, mais ce n ’est pas pa r là
qu’une espèce humaine diffère d ’une autre : l’homme
est caractérisé par l’intelligence, et ce n ’est que par
l’intelligence q u ’il doit différer à nos yeux.
Le défaut de notre siècle, car les meilleures choses
ont toujours leur excès, est de vouloir tout expliquer
par la synthèse matérielle. Sans doute, on ne saurait,
ainsi que le fait si judicieusement rema rquer le savant
M. Flourens, on ne saurait, dis-je, expliquer les lois
de corps inertes ou vivants, à l’aide de conceptions
uniquement métaphysiques; mais tout ce qui
tient à rintelligence ne saurait attendre une explication
satisfaisante des lois de la matière. On s’est
trompé d ’une façon surprenante quand on a prétendu
que les modifications apportées par la domesticité
aux a n im a u x , avaient une grande a n a logie
avec celles que la civilisation ferait subir à
l’homme.
L’homme non civilisé serait donc comme le cheval
sauvage, comme tout autre animal libre qui fuit le