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suite de ce croisement des espèces porte de suite sur
le caractère essentiel de rh uman ilé ; Vintelligence.
Cet heureux résultat n ’est durable qu’autant que
l’hybride persistera dans une succession de mariages
constants avec l’espèce plus on moins supérieure, qui
en futprimitiveinentim desaiileurs, et ce ne sera qu’à
la longue, q u ’à la cinquième ou sixième génération que
disparaîtront les traces de la souche africaine. Dès la
deuxième, les traits des mulâtres subissent une amélioration
très-sensible; il y a une foule de quarterons et de
quarteronnes d’une figure très-agréable, quoique conservant
encore dans leurs traits les formes t rè s -m a r quées
de 1 espèce éthiopienne : il faut attribuer celte
amélioration, en apparence très-considérable, par rapport
à celle que nous observons chez le mulâtre, moins
au nouveau redressement du front, qui est cependant
très-sensible, qu’à son élargissement el à l’amoindrissement
du volume des mâ c h o ire s ,e tà celte impression
que ce changement opère su r nos sens en
éloignant subitement l ’apparence de l’animalité, qui
nous déplaît si fort dans certains nègres. Au reste,
celte ténacité, si je puis m’exprimer ainsi, des caractères
physiques de Tespèce noire, prouve qu’il y a là
plus qu’une variété Immaine.
Pour que la fusion avec les races blanches soit complète,
il faut avons-nous dit, un grand nombre de
générations; le caractère des hommes de couleur
participe beaucoup de celui des deux espèces d’hommes
qui leur donnèrent le jour. Ainsi, tout en héritant
de la perspicacité des colons, ils conservent les
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penchants des nègres. Ils emp ru n ten t aux uns la
partie spirituelle, auxaulres le s tendances matérielles.
Psychologiquement, ce mélange s’opère par une t ra n sition
que l’on nomme dissiniulation : elle constitue en
effet ce qu’on peut nommer le fond du caractère des
hommes de couleur, parce que, chez eux, Têlre matériel
admettrait ce que l’esprit repousse avec dédain.
Ce fait est fort remarquable; car ce que nous nommons
caractère esl à Tâme ce que le jeu de la physionomie
est à la figure ; et f observation est ici d’autant
plus importante, que j ’ai eu mille fois f occasion d’étudier
des mulâtres esclaves n ’ayant pu recevoir la
moindre éducation: tous les jours, pendant plusieurs
années, j’ai pu les comparer, d’un côté aux nègres qui
me servaient, et dont ils partageaient les travaux ; de
Tautre, à des personnes de couleur, libres, trè s -in s truites,
à des chefs d’ateliers éclairés, commerçants,
habitants considérés. Plusieurs de ces créoles, véritablement
estimables sous beaucoup de rapports,
étaient fils d’hommes qui avaient laissé aux colonies
la réputation méritée d’administrateurs et de
militaires distingués. Comme médecin, j ’eus Toc-
casion de les connaître intimement, je m’honorais
de leur amitié, et encoré aujourd’hui le temps n ’a
rien changé à mes sentiments ; eh bien ! ils avouaient
qu’il fallait toute la force de leurs idées morales
et de leurs principes religieux pour faire taire en
eux une foule de propensions, que réprouve l’homme
pensant, qui comprend sa mission intellectuelle et
ne veut pas démériter à ses propres yeux. « Il y ^
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