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guées; car je ne sache pas qu’un européen soit
jamais devenu nègre et qu’un nègre soit jamais
devenu américain. Descendez dans ces lieux où se
rassemblent les hommes les plus abjects de Pa ris ,
voyez ces malheureux qui se sont fait, depuis longtemps
, un plaisir de ne plus penser, qui ne vivent
que pour étouffer leur raison dans le vin et l’agitation
des passions; observez, au sein de la civilisation,
comme les voyageurs ont coutume de le faire parmi les
tribus sauvages des nouveaux mondes ; vous reconnaîtrez
que ces anges déchus s’abaissent volontairement
au-dessous des plus affreux des hommes inférieurs,
mais que leur front porte avec lui une supériorité
indélébile. La matière révèle encore la pensée, et ce
signe d’adoption céleste est ineffaçable; l’abriitisse-
ment physique de l’individu ne saurait atteindre l’espèce
*.
Non! les espèces d ’hommes inférieurs ne sont
pas des hommes dégénérés ; la nature ne dégénère
pas; ses oeuvres sont immuables et elle n ’a jamais
rien fait d ’imparfait : ils furent créés pour certaines
harmonies, ainsi que nous l’avons vu en je tan t un
coup d’oeil sur la création de la te rre : tout se
développe graduellement dans la nature, et les êtres
animés, comme toutes choses créées, s’élevèrent des
types inférieurs ci des types supérieurs. L’homme lu i-
même n'a point fait exception. IJintelligence eut son
i Les exceptions à cette règle son t des vict imes du scrorule : ce son t
d e s d emi - r r é l ins ; Paris en renferme beaucoup.
enfance ; l ’homme inférieur ne fut et n ’est encore
qu’une tra n sitio n , et l ’élévation de son organisation
fut mesurée sur les condilions où il devait vivre.
Une population douée d ’une sensibilité exquise eût
été déplacée sur une terre trop peu riche en éléments
d ’étude et d’action. La présence d ’espèces et de races
véritablement primitives, prouve combien notre p la nète
est jeune encore comme globe dévolu à l’empire
de l’intelligence. C’est donc une belle et noble pensée
que celle de coloniser et il n’est p a s de fait historique
qui trace plus et qui fasse plus d’honneur a u x peuples
Nous l’avons déjà vu : il a été dit pa r ceux qui
veulent que le genre humain soit u n , qu’il soit issu
d’une seule et même souche, que les hommes sauvages
étaient des hommes dégénérés ; ils en accusèrent
le climat, les privations qu’imposaient 1 absence de
toute c u ltu re , le manque d’animaux domestiques ou
la stérilité extrême de leur pays. Mais le climat, le
premier de ces prétendus modificateurs, ce giand
réactif organique ma d’action que sur la partie ma térielle
de l’espèce ; même chez les animaux, le climat
le plus contraire modifie la ta ille , la vigueur,
altère, sans les changer dans leur type, les formes
les plus agréables et les plus propres à favoriser
les mouvements har.moniques de l animal ; mais il
ne change rien à ce canevas de la vie que nous
nommons système n e rv e u x , et qui constitue 1 espèce.
Quand je dis l’espèce, je dis ces penchants,
ces goûts irrésistibles, enfin, ces instincts partscu