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« gne du dessein et de la sagesse qui a toujours présidé
« h toutes les opérations de la n a tu re , et que chaque
« créature était spécialement organisée pour la p osi-
« tion qu'elle était destinée à occuper. Aussi, quand
« nous voulons faire des conjectures su r ce premier
« état de la vie, nous devons avoir toujours présente
« h l’esprit cette règle générale de l’adaptation des
« animaux aux circonstances dans lesquelles ils sont
« placés. Si donc nous voulons re ch erch er quelles es-
« pèces d 'an im au x , d’après les caractères généraux
« de ceux que nous connaissons aujourd’hui, ont pu
« exister h une époque où iis devaient avoir compa-
« rativement une grande difficulté à se p ro cu re r le
« carbonate de chaux nécessaire à leurs parties so -
« lid e s , nous sommes conduits à reconnaître que, vu
« la ra re té de cette dernière su b stan c e , ce sont les
« animaux ch arn u s et gélatineux, teis que des m é -
« duses et autres analogues, qui ont pu être alors les
« plus abondants. P a r conséquent, iî est possible que
« les mers aient n o urri à celte époque un grand nom-
« bre de ces animaux et d’au tre s semblables, tandis
« que les crustacés et autres animaux à parties so -
« lides étaient d’une extrême ra re té ‘. »
M. de la Bêche a d o n c , lui aussi, compris ce
grand principe de solidarité entre les choses et les
êtres vivants. li a compris qu’un élément de plus ou
de moins à la surface de la terre ren d a it possible ou
1 H. ï . de la Bêche, Man. de géologie, page 668 ; 1833. Trad. Brochant
de Villiers.
impossible l’existence de certains animaux. Ce ne fut
donc que lorsque le carbonate de chaux fut répandu
dans les eaux de la m e r , que p u ren t apparaître les
p remiers des animaux vertébrés , les poissons, sans
en excepter les ch o n d ro p lé rig ien s, munis de dents
vigoureuses pour l’a tta q u e , on de plaques calcaires
pour la défense : le requin est dans le premier cas,
la raie dans le second.
A in si, en nous conservant des formes animales
primitives et de transition, il a fallu les pourvoir d’o rganes
propres à l’élimination d’une matière, qui fût
bien certainement le signal d’un nouveau plan d ’o rganisation.
Cette observatien nous conduit à penser
que les mollusques n u s , nos contemporains, possèden
t, comme les lamproies, la propriété expulsive
de la matière calcaire. Or, cette seule modification
organique doit nous faire supposer que les mollusques
des temps les plus reculés, les mollusques du groupe
fossilifère inférieur, devaient ê tre différents de ceux
que nous voyons vivre sous nos yeux.
Quelque soit le point de la création où nous je tions
les yeux, nous y trouvons toujours cette liaison
intime qui fait d ’une contrée entière un tout
parfaitement lié ; le moindre changement topograp
h iq u e, nous l’avons déjà dit, e n tra în e ra it la m o rt
d ’une foule de végétaux ; beaucoup d ’animaux h e rbivores
cesseraient donc d’exister e t , par s u ite , un
grand nombre de carnivores su b iraien t la même destinée.
Il n ’y a rien d’hypothétique dans cette supposition
; car chacune des périodes qui présidèrent aux