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Adécèle
le progrès matériel d’un individu, le pavillon
du nez acquiert en même temps des contours moins
communs, mieux déterminés ; le pavillon de l’oreille
est mieux dessiné, moins p la t; on ne ren co n tre plus
de ces profils g ro ss ie rs, quelquefois bizarres, où la
nature semble d’abord avoir pourvu exclusivement
aux besoins animaux, sans s’ê tre souciée de réfléchir
su r un miroir parfaitement net les lueurs de l’intelligence.
P a rto u t où les Polynésiens habitent un pays malsa
in , ils dégénèrent physiquement, et leurs traits se
rapprochent immédiatement de ceux des Malaisiens.
Nous avons vu une sorte de dégénérescence de ce
genre à Ilam o a , où les terra in s inondés abondent
entre le pied de la montagne et le bord de la mer,
précisément sur le sol que choisissent les naturels
pour y construire leurs cases.
Au co n tra ire , les tribus malaisiennes qui habitent
les montagnes, atteignent immédiatement le degré de
beauté propre à leu r e sp è c e , et rappellent alors tous
les traits des plus beaux Polynésiens.
A l’appui de ce fait, nous citerons les Alfoiiras de
Tondano, visités et décrits par Dumont-d’Urville.
Nous trouverons bientôt une au tre preuve de l ’action
dégradante d ’un mauvais climat sur l’h om m e ,
dans les habitants de Vanikoro. Là, le type est si re poussant,
les femmes m èn en t une vie si d u r e , elles
sont tellement asservies, qu’elles sont d ’une laideur
effrayante ‘.
7 Quoy et Gaimard, premier A^oy. de V Astrolabe.
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Mais une au tre cause agit su r l’hab itan t de la Malaisie,
et modifie sur plusieurs points sa physionomie :
c’est le croisement de ces hommes avec les nègres
qui habitent les montagnes. Aux P h ilip p in e s, cette
malheureuse espèce v itre liré e d an sleslieu x escarpés,
où les Européens la laissent vivre en paix, car ils
ne s’occupent d ’elle que p our se mettre à l’abri de ses
déprédations ; mais aux Moluques, le voisinage de la
Nouvelle-Guinée favorise les r a p p o r ts , sans exciter
les haines et les convoitises; l’on est v o isin, mais
séparé. Les Malais enlèvent bien quelques P a p o u s,
lorsqu’ils le peuvent; mais cela n ’altère en rien le
commerce queles uns et les autres ont in té rê t à faire.
Il en résulte donc un échange de bons procédés,
malgré les petites perfidies particulières, qui ont bien
aussi leu r cours. En g é n é ra l, c ep en d an t, les esclaves
noirs que j’ai été à même de voir ne sont pas des
P a p o u s, mais bien de pauvres nègres endamènes :
les Papous sont moins victimes que tyrans dans
ces sortes de circonstances, et ils sont souvent pour
les Malais d’officieux et intéressés entremetteurs.
C’est donc p a r e rre u r que les créoles des Moluques
vous p résentent tous ces hommes sous le nom
de Papous ; ils ne sont Papous, p our e u x , que parce
qu’ils viennent souvent de la Nouvelle-Guinée.
Les Papous et les métis d ’Endamènes et de Papous
du havre Dorei sont en rap p o rt direct de commerce
avec les Moluques ; ils y vendent beaucoup d’oiseaux
de p a ra d is , des écailles de tortue et des esclaves.
Ce genre de se rv iteu rs noirs est assez recherché.
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