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du giianaque en tre eux. Sans doute, il en serait de
même de T éléphant d ’Asie avec celui d ’Afrique. Parmi
les solipèdes, les espèces du sous-genre asinus nous
offriraient probablement des métis d ’une fécondité
sans borne. Il en dut être de même des boeufs, des
moutons, e tc ., constituant aujourd’h u i nos races domestiques.
Tout prouve donc que le chien ne fait nullement
exception parmi les animaux te r r e s tr e s , et q u ’il eut
sa souche comme tous ; je dirai p lu s , chacune de ses
espèces fut créée séparément, c a r je n ’admets pas
que les individus si différents qui frappent aujourd’hui
nos yeux soient tous partis du même point de départ.
En vain v o u d ra it-o n produire une levrette en n ’accouplant
jamais que des dogues e n tr ’e u x , en vain
s ’appliquerait-on pendant six cents ans à choisir
les plus sveltes d ’e n tr’eux pour les r é u n ir ; on
n ’au ra it jamais que des dogues. S’il en était au tre ment,
le hasard au ra it produit depuis longtemps,
parmi les au tre s an im au x , des variétés aussi étranges
que parmi les chiens. Mais les variétés hideuses de
ces derniers animaux ne proviennent que du mélange
informe de toutes les espèces a b â ta rd ie s, et
si ces affreux bâtards re sten t indéfiniment féco n d s,
il faut l’a ttrib u e r à ce q u ’ils se croisent très-souvent
avec des individus d’un sang plus p u r , et qui
sont les représentants p’us directs de leu r souche.
La domesticité, quoi q u ’on en puisse d ire, ne détermine
pas de modification aussi profonde q u ’on le
pense ; elle n ’influe guère parmi les animaux que su r
le volume et la coloration ; elle ne change jamais les
caractères essentiels de l’e sp è c e , tels que la forme de
la tê te , celle des mâchoires, la forme du corps et la
conformation des membres ; la variation dans la
stru c tu re des formes de ces parties dépend exclusivement
du croisement des espèces.
Lorsque l’espèce présente des variétés qui dépen
d en t de l’industrie de Thomme, ces variétés a r tificielles
doivent être signalées, et le nom de race
me p a ra ît alors parfaitement utile p o u r désigner ces
produits ano rmau x ; mais ces variétés de T espèce ne
sont que des variétés de couleur, de poil, de volume;
quelque différence dans le profil de la face en est
quelquefois aussi le ré su lta t, mais rien d’essentiel
n ’est changé dans la construction calculée de l’animal.
Les chevaux nous offrent de ces variétés : ce
fut en les croisant qu’on obtint les différences, que
tout le monde co n n a ît; tout ce que la civilisation a
pu produire de plus artificiel parmi ces animaux, ce
sont ces chevaux éléphants, que nous nommons chevaux
de force. Mais il n ’y a là qu’une augmentation
de v o lum e , sans que rien soit changé dans les
détails du plan uniforme et invariable de Tanimal.
La couleur de cette variété est ordinairement u n
mélange bizarre. L’homme peut bien faire dégén
é re r les espèces, a lté re r leurs proportions, et les
m a rq u e r du sceau de T esclavage en a ltéran t leu r
robe naturelle ou la légèreté de leur forme ; mais il
n ’a , même sous le rap p o rt de la co lo ra tio n , jamais