iï'
♦
rie des grandes époques géologiques imposa successivement
celle des êtres organisés.
C’est au jo u rd ’hui un axiome en histoire natu re lle ,
que la forme de l’animal est la traduction exacte de
de l’animal in térieu r ; c’est-à-dire de ses moeurs, et
p a r conséquent de son organisation. Celte v é rité,
puisée dans la comparaison des ê tre s, est aujourd
’hui démontrée avec lucidité p a r l’honorable et savant
professeur M. Ducrotay de Blainville. Ses démonstrations
à cet égard sont toutes appuyées des
faits que la na tu re a réunis autour de nous et de
l ’étude de leu r ensemble. Le règne végétal et le règne
animal présentent une série d ’organisations perfectionnées,
des conferves aux plus grands a rb re s dicotylédones;
de l’éponge aux premiers des q u ad ru manes.
Chaque c la s s e , ou grande division de ces
deux règnes, possède, en tre le d e rn ie r et le premier
des êtres qui la composent, une série ascendante p a rfaitement
graduée ; il en est de même pour les ordres.
Ainsi, pren an t pour exemple les v e rtéb rés,
l’ordre de progrès sera de bas en h a u t, les poissons,
les reptile s, les oiseaux et les mammifères.. Si nous
fixons notre attention su r le d e rn ie r de ces o rd re s , et
que nous y recherchions quels sont les animaux qui
doivent occuper les deux bouts opposés de sa série,
nous verrons les ornitliorinques au degré in férieu r,
s e rv a n t, p a r leu r mode de génération et la forme de
leu r sq u e le tte , de transition réelle des mammifères
aux oiseaux ; et au degré supérieur, les orangs
et spécialement le champanzée, le mammifère le plus
parfait p a r l’importance relative de son système n e rveux
, la multiplicité et la perfection de ses sens ; car
plus un animal se trouve haut placé dans l’échelle des
a n im a u x , plus il est sen sib le , plus il est animal : la
mesure de la sensibilité étant celle de l’animalisation,
plus l’animal a de se n s , plus il est d é lic a t, plus ses
rap p o rts avec le monde extérieur deviennent nomb
reu x , plus enfin ses instincts se multiplient. P a rlan
t de ces vérités physiologiques, on po u rrait déjà
a s s u r e r , en supposant même que l’on n ’en a it pas la
preuve m a té rie lle , que le monde eut pour premiers
habitants les moins perfectionnés d’en tre ceux qui au jo
u rd ’hui appartiennent encore aux dernières classes
de 1 o rganisation, et qu’au fur et à mesure que des
classes supérieures furent c ré é e s , leu r type eut pour
premiers représentants les moins parfaits d ’entre ces
animaux. Cette hypothèse serait logique, et par conséquent
bien près de la vérité ; car plus un animal est
parfait, plus aussi ses besoins sont nombreeux et impérieux,
plus il doit tro u v er la création avancée ; ou
bien, le Créateur cesserait d ’ê tre conséquent, s’il ne
mettait point les besoins des êtres vivants en rap p
o rt avec l’oeuvre de la création. Or, sa sagesse éclatera
de tontes p a r ts , si nous nous aidons des observations
géologiques.
Autant que nous pouvons en juger d ’après l’étendue
de nos connaissances, si les animaux ont existé
à l’époque des roches stratifiées inférieures, ils furent
gélatineux, et il ne dut rester aucune trace de leur
passage : en s’élevant dans les masses des terra in s
m