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tout à sa guise, parce que tout, ici-bas, est soumis à
son libre a rb itre , et qu’il peut tout soumettre à l’appréciation
de son intelligence. C’est faute d’envisager
ainsi cet ê tre p ré d e s tin é , qu’il fut placé p a r
les zoologistes au sommet de l’échelle des an im au x ;
et ce fut l’immense in tervalle qu’ils v irent en tre lui et
le premier des q u a d rum a n e s , qui s’opposa si longtemps
à ce qu’ils aperçussent que les grandes divisions
zoologiques, qui reçurent le nom de cla sses, forment
en tre elles une série de types organiques, se perfectionn
a n t de la série des actinozoaires h la série humaine.
Organiquement p a rla n t, l’homme doit servir de
moyen de comparaison, de mesure, dit M. de Blainville,
pour désigner à chaque ê tre animé la place
qu’il doit occuper dans le tableau général de la c ré a tion,
d’après sa plus ou moins grande perfection animale;
mais la n a tu re intellectuelle de l’h om m e , sa
n atu re morale, en fait un ê tre à p a rt ; elle constitue
u n ordre particulier où l’on retrouve cependant encore
la sé rie , car l’intelligence, et p a rtan t le d isc e rnement
m o ra l, ont aussi bien desdegrés.
Descartes avait senti que, sans la connaissance des
a n im au x , on ne pouvait a rriv e r à comprendre
rh om m e et q u e , sans la connaissance parfaite de
riiom m e , on ne pouvait se faire une idée juste et
to u t à la fois complète de la création. Il souhaitait de
devenir médecin, afin d’acquérir le moyen de comp
a re r l’homme aux an im au x ; alors seu lem en t, dis
a it-il, je serai à même de comprendre la grande oeuvre
de Dieu.
Tout est successif, avons-nous d it, dans la nature :
o u i, et tout devait l’ê tre ; car les éléments d u ren t
paraître les p rem ie rs, et leurs combinés ensuite. Les
premières combinaisons furent peu nombreuses, et
elles fu ren t aussi très-simp les. Ni le règne inorganique,
ni le règne o rg an iq u e , ne d u ren t échapper à
cette loi de raison ; car sans méthode, tout n ’est plus
que désordre. Or, qu’est-ce que la méthode, si ce
n ’est la progression naturelle des ch o se s, du simple
au composé ? C’est l à , il faut le re c o n n a ître , un des
phénomènes les plus admirables de la n a tu re , un
phénomène non moins remarquable que la gravitation.
Il ne suffit pas que les animaux inférieurs aient
p rép aré la venue des animaux supérieurs ; il fallait
aussi que la matière inerte concourût à leu r perfectionnement.
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Tout dans la nature s’est développé dans des rapports harmoniques.
A mesure que les êtres organisés p u ren t trouver
des demeures fixes, d ’abord au sein des eaux, ensuite
à la surface des te rre s plus ou moins étendues, ils
furent créés ,• mais leu r organisation fut proportionnée
à leu rs ressources. Citer un passage où M. de la
Bêche exprime ses idées su r ce su je t, c ’est à la fois
éclairer la question qui nous occupe ici, et l’appuyer
d ’une grande autorité ; voici en quels termes il s’exprime
: « Quelle q u ’ait été l’espèce d’organisation ani-
« maie qui ap p aru t la première à la surface de notre
« planète, nous pouvons être certains qu’elle était di-
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