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explication facile; c’est ainsi qu’elle expliquait tout
et satisfaisait son ardente curiosité, en attendant que
le temps des illusions intellectuelles fît place aux vérités
de la révélation et à l’étude de la nature et du
positif.
Même à Tapogée de leur gloire littéraire, les Hellènes
conservèrent toujours cette tendance vers les
conceptions hasardées : les plus grands philosophes
de la Grèce cherchaient dans leur imagination ce
qu’ils eussent dû chercher dans l’observation de la
nature. Cette tendance nationale était irrésistible,
elle était originairement un des traits du caractère
de toute la souche iranienne, mère des mythologies
indienne, grecque et romaine
L’espèce sémitique se montre, au contraire, moins
conquérante ; dès les temps les plus reculés de l’histoire,
elle prise peu la gloire et le faste des conquêtes,
mais elle a un amour très-remarquable de la propriété;
et sa vie nomade à travers l’étendue immense
des déserts n ’a point effacé ce trait caractéristique.
Elle pille les c a rav an e s , promène ses troupeaux et
ses tentes voyageuses. Lorsqu’elle prend les armes,
c’est pour défendre sa religion, ou ses te rre s ; elle
développe alors beaucoup de courage. Son esprit
positifest cependant doué d’imagination allégorique.
Ces hommes passent de l’excès de l’indifférence à
l’excès du spiritualisme le plus fanatique, le plus
1 L’Iran fut le berceau des mythologies les plus compliquées, les plus
riches en allégories et en poésie. Il fut aussi le berceau de la mythologie
de l’Inde moderne.
mystique ; leur exaltation les égare jusqu’au délire.
Les hommes de celte espèce qui habitèrent le bord
de la mer devinrent marins par nécessité, furent exclusivement
négociants, navigateurs habiles,enireprenanls,
mais assez médiocres politiques. Les Hébreux
n ’eurent, à proprement parler, point de poluique,
parce que la loi leur défendait les liaisons, les rapports
continus avec les autres états : les Phéniciens furent
entièrement absorbés dans leurs idées de commerce,
de voyages maritimes, el disparurent de la scène des
nations en passant, en 572, sousla domination deNa -
buchodonosor. Carihage pensa qu’elle mainliendrait
sa supériorité en l’appuyant d’une force miliiaire;
maisen cela, ellene fit pas violence à ses goûts essentiellement
domestiques; car elle se créa une armée
de mercenaires, q u e lle gouvernait par une politique
astucieuse, la même qu’elle opposait aux nations qui
cherchaient à abaisser sa grandeur en tarissant le
plus possible la source de ses richesses. Le gouvernement
carthaginois était jaloux, ombrageux, envieux,
ingrat et cruel ; toutes ces passions préparèren
t le triomphe des Romains, en divisant sans cesse
ses hommes d’é t a t , qui ne sentirent point que de
leur union dépendait le salut de la patrie. A côté
de cet orgueil in tra ita b le , qui étouffait en eux
tout sentiment grand et généreux, la foi punique caractérisait
d’un seul irait le défaut de loyauté qu ils
ne craignaient pas de laisser paraître, quand iis
rompaient tout à coup les engagements qu’ils avaient
contractés.
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