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parvint à satisfaire la conscience de rhomme raisonnable,
parce que ses préceptes réprouvaient les
intolérantes persécutions du fanatisme, et émancipaient
riiomme, en faisant justice d e l à tyrannie
d’Athènes et de Rome, de leur civilisation immorale,
égoïste, matérielle.
C’est dans la Genèse qu’il faut aller chercher l’idée
de la nature de Dieu et de sa puissance : « que la lumière
se fasse» et la lumiè re Ju t faite; tous les globes
innombrables qui roulent dans l’espace en furent tous
frappés et brillent encore à nos yeux. Ce iluide vivifiant
est le lien du monde entier. Quelle folie se ra it-
ce de croire qu’il fut créé pour la terre seule; il suffirait
d’ouvrir les yeux pour avoir la preuve de cette
e rreu r ! La terre n ’est qu’un des millions de points
dévolus à l’empire de rintelligence; cependant la Genèse
ne nous dit pas que d ’autres sphères soient habitées
par d’autres êtres raisonnables; mais, en y réfléchissant,
on ne saurait en douter. La Genèse ne devait
nous dire que ce qui a rapport à Dieu ; nos sens et
notre raison devaient nous apprendre la nature des
des corps et nous faire deviner les phénomènes de la
création matérielle ; mais nos sens et notre intelligence
ne pouvaient nous élever jusqu’à l’idée du
Créateur et jusqu’à celle de nos devoirs envers lui.
Voyez ce que les hommes les plus élevés dans la série
humaine ont fait de la divinité lorsqu’ils furent
livrés à eux-mêmes ; ils en firent un être colère et
vicieux, un tyran brutal : ils ont imaginé Jupiter !
L’intelligence est le but de la création, après en
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avoir été la cause ; les sublimes harmonies qui frappent
nos yeux sont le résultat d’un enchaînement de
propositions dont la conséquence est le monde intellectuel.
C’est ainsi que Moïse comprit les rapports
de l’homme avec Dieu , lorsqu’il jeta les fondements
des sociétés civilisées à venir. L’erreur, cette plaie
de tous les temps, se glissa parmi les peuples;
l’illusion des passions divinisa ce que l’homme matériel
aime le plus; mais le culte des grandes idées,
je veux dire le culte du grand esprit, persista toujours
et s’épura sans cesse au foyer du génie des grands
hommes.
Dans VAiidax lap eti geniis d’Horace, on retrouve
la tradition de l’une de ces espèces d’hommes qui
contribua le plus à peupler les côtes nord de la Méditerranée
; ce poète rappela un fait historique que la
fabuleuse religion de son pays n ’avait pu faire oublier;
la dispersion des pères des hommes est indubitable,
parce que chaque espèce eut véritablenienî son berceau;
les dépouilles des premières générations le
prouvent, et ce commencement, est jeune encore.
Les enfants de Noé ne peuplèrent qii’une partie du
monde connu des anciens; Moïse ne nous transmit
que l’histoire des premiers temps de l’espèce syro-
arabe. Plus tard, prenant à la lettre cette n a rra tion,
on n ’hésita pas à dire que Chus fut le père des
Arabes et des Ethiopiens! Mais il ne le fut que des
Arabes. Moïse n ’était que l’interprèîe de l’histoire de
ses compatriotes et surtout des révélations divines ;
son but n ’était pas de nous faire l’histoire du globe ;
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