.i«j
I-
13
I
hf
beaucoup. C’est dans les vastes plaines de l’Uragaie
e t de la Patagonie que le mâtin et le dogue européens
sont devenus sauvages; mais, dans les tro p iq u e s, il
n ’existe pas de chiens libres ; il en est absolument de
même des boeufs et des moutons que nous voyons s’affaiblir
sous le climat de nos colonies, e t rep ren d re
toutes leu r force et leur b e a u té , lorsqu’on les conduit
paitre dans les montagnes élevées de ces régions.
La patrie des plantes n ’est pas plus étendue ; pour
une espèce commune à plusieurs localités, on en
trouve mille propres h une seule. Entre le Chili austral,
les Terres de Feu et la Patagonie, quelle ressemblance
de climat ! Quelle similitude dans la topographie
de ces régions, et cependant, que de pa rticularités
dans leu r végétation ! On retrouve sans doute dans
les Cordilières quelques plantes propres aux latitudes
élevées du détroit de Magellan , mais elles sont
en petit nombre , et cependant la théorie semblerait
indiquer qu’elles doiA^ent toutes s’y trouver su r une
hauteur croissante des parties les plus basses de la
Patagonie, ou bornes de la végétation, vers le n o r d ,
dans les plus hautes montagnes de l’Amérique méridionale;
il n ’en est rien. Le climat se compose d’une
foule de circonstances atmosphériques et te rre stre s
qui constituent la météorologie propre à chaque lieu :
la température ne résume pas en elle seule toutes les
différences que présentent toutes les topogTaphies du
globe.
IV
Par su ite de la loi d’h a rm o n ie , le m o indr e ch ang em ent à la surface de la
terre en modifie et le s plan te s et le s animaux.
Ainsi, les mêmes coïncidences en tre les faits, les
mêmes liaisons intimes et solidaires en tre les créations
contemporaines se retro u v en t donc dans les
temps passés. Alors, comme aujourd’h u i, l’e au , la
te rre et l’a ir étaient et sont encore peuplés d’animaux
particuliers et d ’ime organisation calculée su r la n a tu
re de leur destinée. L’existence d’une espèce était
liée autrefois, comme elle l’est e n c o re , à celle d’une
plante ou d ’un animal plus faible qui la précéda. Car
rien ne peut être créé sans prévoyance, parce qu’une
créatu re sans avenir possible serait une in u tilité , un
acte absurde p a r conséquent.
Le groupe supracrétacé laisse entrevoir clairement
les continuelles révolutions dont cet âge de la te rre
fut souvent témoin ; les dépôts marins et lacustes se
succédèrent un grand nombre de fois ; ils sont superposés
et nous prouvent que les causes de ces accumulations
ont tour à tour cessé d’exisier, et sont tour
à tour redevenues agissantes : a. quoi attribuer cette
évidente inconstance du sol, si ce n ’est à une activité
volcanique croissant en raison directe de l’importance
des convulsions qui élevaient les continents au-dessus
de l’Océan? On retrouve, j?armi les te rra in s de ce