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des allures, des habitudes qui tiennent trop de la
brute.
L homme qui ne cultive pas son esprit est hors de
la ligne que lui trace sa destinée, comme l’animal
qui subit le joug de la domesticité ; avec cette différence
cependant, que l’animal a tout acquis lorsqu’il
a atteint son entier développement, tandis que le
sauvage qui est arrivé au terme de sa croissance n ’est
encore qu’un enfant.
Les modifications que Tintelîigence humaine fait
subir aux animaux aux dépens de leur vigueur, aux
dépens de ces utiles proportions primitives qui leur
donnent une légèreté extraordinaire et une précision
de mouvements qui surprend toujours ; ces qualités
artificielles, que l’homme lui donne à son profit, sont
une de ses conquêtes intellectuelles ; il doit en effet
tout conquérir par l’effort de son esprit ; c’est un devoir
qui lui est imp o sé , sous peine de perdre ses
droits à sa nature d’être intelligent et moral. Sous
cet empire irrésistible, les animaux se modifient et
deviennent ses esclaves; ils courbent la tête"sous sa
puissance, ils donnent, comme la terre, le fruit que
l ’on exige d’eux. A f im on demande une force
double de celle que lui donna la n a tu re ; on l’obtient
au préjudice de la vitesse , qualité de l’espèce libre ;
à d ’autres, on donne des beautés de convention;
à ceux-ci on demande une chair savoureuse ; à
ceux-là une laine abondante; mais en les mutilant
et en leur procurant ce qu’à l’état de liberté,
l’animal irait chercher, lui-même franchissant l’espace
à travers les fleuves et les monts, développant
les forces d'une vie én e rgique , qui n ’est véritablement
belle qu’à l’état d’indépendance et dans
les limites des parfaites harmonies de sa destination
et de son organisation. La facilité de croiser des espèces
très-voisines a beaucoup contribué à aider aux
succès des entreprises de l’homme, et à modifier
quelques caractères spéciaux chez les espèces asservies
par lui.
Mais la trace de ces mélanges n ’est pas totalement
effacée chez tous les animaux domestiques: les diverses
espèces de moutons et de chiens portent nettement
les marques des divers emprunts que l’industrie
d’un pays fit à celle d’un autre p ay s , ou à ses richesses
naturelles. Les noms que portent encore quelques
uns de ces métis, attestent évidemment leur
origine. S’ils partaient tous d’une même souche, leur
race n ’offrirait pas des différences aussi marquées ;
leu r existence dépendrait d ’un acclimatement plus ou
moins facile, plus ou moins parfait, e t , sous ce rapport,
ne présenterait que des différences de taille
plus ou moins rabougrie, si le climat était trop opposé
à celui du pays de l’animal; on plus ou moins accrue
, si à un climat meilleur et plus salubre se joignait
une nourriture convenable, plus riche en principes
animalisateurs.
Nous avons un exemple de ce fait dans le mouton
de Tartarie à grosse queue qui, dit-on, perd, en Si-
1 Ovis steatopyga.
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