clief, et la Zélée, sous celui de M. Jacquinot, alors capitaine
de corvette.
« Partie de Toulon le 7 septembre 1837, et pressée d’arriver
aux parages d’où elle devait prendre la direction convenable à
son but, l’expédition, après sept jours de relâche à Ténériffe,
se porte rapidement vers la côte du Brésil, qu’elle atteint sans
y débarquer vers la fin de novembre, recueillant cependant
à deux lieues de la côte des nuées de papillons de différentes
espèces.
« Le 12 décembre, elle entre dans le détroit de Magellan,
dont l’exploration, depuis longtemps désirée et recommandée,
n ’a pu encore être faite cette fois-ci d’une manière tout à fait
complète. L’Astrolabe et la Zélée ont cependant en partie rempli
cette mission, puisqu’elles ont employé vingt-quatre jours
à l’examen de ce détroit en mouillant successivement au Port-
Famine , au Port-Galant, au Port-Saint-Nicolas et au havre
Pocket ; aussi les résultats zoologiques ne sont-ils pas sans intérêt.
« Bevenant sur ses pas, et sortie du détroit le 7 janvier 1828,
l ’expédition suit la côte de la Terre de Feu et des îles des États ;
pousse ensuite vers le sud, rencontre le 15 les premières glaces
flottantes, et le 22 atteint la banquise, qu’elle côtoie pendant
plus de quarante jours, sans pouvoir y trouver passage, malgré
des manoeuvres souvent dangereuses; revient sur les îles
Powells, vers le 64® degré de latitude, où l’on tue un cbionis;
passe entre les îles Shetland et une terre nouvelle voisine ou
continue de celle de Palmer et de Grabam, recueillant successivement,
et surtout pendant son enclavement dans les glaces,
les phoques, les oiseaux de mer et le très-petit nombre d’autres
animaux que nourrissent ces tristes parages, et entre autres un
briarée par le 62® degré de latitude sud.
« Après avoir employé les mois de janvier, février et mars
1838 à cette exploration et à ces tentatives, au milieu des
glaces et d’un climat extrêmement défavorable, et sous une in-
fiuence scorbutique telle qu’à bord de la Zélée il ne restait pas
s e p t hommes valides en état d’exécuter les manoeuvres, l ’expédition
se vit obligée de se diriger vers la Concepcion du Chili,
où elle arriva, le 7 avril, à Talcalmano, dans l’intention de se
ravitailler et surtout de soigner ses malades à terre.
« Après un séjour d’un mois et demi, les corvettes gagnent
Yalparaiso, le 3 ju in , envoient un canot à l’île de Juan Fer-
nandez, dernier point de la faune américaine, et commencent la
longue traversée de la mer du Sud dans le but o de vérifier et de
perfectionner ce que l’on savait déjà sur la constitution géologique
des îles nombreuses de l’Océanie, dans ses rapports avec
les productions animales et végétales.
« Le 2 août, nos navigateurs entrent dans le groupe des îles
Gambier, et explorent l ’île de Mangaréva, la plus grande.
« Le 2 7 , ils atteignent celle deNouka-Hiva, l ’une des îles de
Mendana ou Marquises, et jettent l’ancre dans la baie de
Noubiva; le 7 septembre 1 8 3 8 , ils arrivent à Taïti, la principale
des îles de la Société, où ils séjournent pour explorer les
montagnes qui constituent cette terre.
« Ils se dirigent ensuite vers les îles Samoa ou des Navigateurs,
et mouillent dans la baie d’Apia, île Opoulou, le 25 du
même mois.
« Le 5 octobre, ils touchent à Vavao, l ’une des îles des Amis,
où ils embarquent un habitant de Tonga, nommé Maffi, petit-
fils du roi des îles de Tonga, et qu’ils auront le malheur de voir
succomber en route, dans les Moluques, d’une maladie de poitrine,
après onze mois de séjour à bord.
« Après avoir ensuite abordé et surtout séjourné dans Oba-
laou et dans trois îles différentes de l ’archipel des V iti,
où se trouvent les hommes les plus énergiques de toute
rOcéanie et des productions remarquables en oiseaux et en
coquilles, ils se portent vers les îles Salomon, où ils mouillent
dans la baie des Mille-Vaisseaux, formée par deux de ces îles,
Isabelle et Saint-Georges, qu’ils exploitent plus particulièrement
pendant une huitaine de jours.
« Après avoir traversé la lign e , ils gagnent au nord les îles