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l’une de l’autre des espèces aussi rapprochées que
l ’espèce sémitique et l’espèce indo-germanique. Il
en est naturellement de même de toutes les races qui
en descendent directement, à cause de la grande
analogie matérielle des deux souches.
La civilisation perfectionne le corps, elle en rend
les formes plus agréables, mais elle ne change pas
l’organisation ; elle développe les facultés dans les
limites de l’organisation. Est-cebien juste de dire que,
de même que les muscles grossissent par l’exercice, de
même le cerveau prend plus de volume par l’exercice
de ses facultés? Il y a là, cerne semble, encore une
application du physique au métaphysique, qui s’étonnent
de se voir associés. Il en résulte nécessairement
de fausses conclusions, car la base du raisonnement
est fausse. H n ’en est pas d ’un muscle comme du
cerveau : le premier croît longtemps, en effet, s’il
est exercé continûment; le second ne croît plus
depuis longtemps, alors que ses facultés acquièrent
de plus en plus de pénétration et de lucidité. Le cerveau
apprend à penser et à méditer : c’est là l’exercice
tout psychologique auquel il faut le soumettre de
bonne h eure ; mais il ne grossit point p ar l’usage, son
degré psychologique est la conséquence, mesurée sur
la nature de sa r a c e , de sa santé et de son éducation.
Le cerveau humain a son minimum et son maximum
de développement, et entre eux sont une foule
de nuances qui constituent le caractère anthropologique
propre de diverses espèces d’hommes; le minimum
est représenté par les Hottentots, par les
Australiens; le maximum par les tètes de Napoléon,
de Montaigne, de Bacon, de Leibnitz, de Haller, de
Mirabeau, Bossuet, Voltaire, Kant, Cuvier, e tc ...;
quelle que soit la taille de l’homme , le cerveau n ’est
pas chez lui soumis aux proportions du corps et la
tête d’un homme p e tit, à mérite égal, possède la
même ampleur que celle d’un homme grand. Or, les
belles dimensions du crâne se manifestent au premier
coup d’oeil par l’inspection du front.
Des degrés infinis de développement sont le résultat
des croisements incessants des races; mais ces
variétés, aussi nombreuses que les nuances des couleurs
ou que la combinaison des sons, ne dépassent
jamais la limite inférieure au delà de laquelle commence
l’imbécillité, qui est un vice de développement
: il s’observe partout et ne saurait nous
occuper, quand il est question des nuances de l’intelligence.
A onze ou douze ans, le volume du cerveau est, à
peu de chose près, ce qu’il sera plus ta rd ; mais à
quatorze et quinze ans le développement des cellules
sphénoidales, ethmoïdales et maxillaires, élargit le
théâtre de l’expression des passions où se reflètent
aussi les éclairs de l’intelligence; le front s’élève et
le regard s’anoblit. Les parties de cet organe, qui
domine l’organisme, naissent déjà très-développées
et s’accroissent presque insensiblement au milieu
du développement général le plus actif et le plus sensible;
à l’âge delà puberté, seulement, la partie antérieure
de la tête s’élève, s’élargit et devient en dix ans.
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