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groupe, (les roches ignées de diverses espèces, enlre-
niôlées avec le dépôt des eaux ; à celte époque de la
création , la terre éprouvait de grandes secousses
intestines qui façonnaient le relief de sa surface.
Cette période peut se diviser en phases diverses,
dont il nous est impossible de dire le nombre, parce
que les traces n ’en ont point toujours été conservées
; mais si nous nous contentons de ce qu’il nous
est permis de voir, nous dirons, que les nombreux
dépôts d ’eau douce, qui couvrent des étendues immenses
, semblent indiquer qu’il existait alors des
cours d ’eau considérables et, par conséquent, de
vastes continents, ou du moins de très grandes îles.
Cette seule circonstance suppose des montagnes
déjà élevées et des terrains d ’une élévation intermédiaire
, du bord de la me r au pied de ces montagnes.
Déjà les animaux carnassiers des genres félis et ca-
ms, etc., étaient donc devenus nécessai res ; les uns chassaient
dans la plaine et sur les bords des rivières, on
lés crocodiles continuaient à vivre ; les autres chassaient
dansles bois ou dans les lieux élevés où Advaient
déjà le coati et le didelphis, qui sans doute n ’eussent
point existé, si des oiseaux ne leur eussent servi de
de pâture. On y trouvait aussi des écureuils, dont
le régime frugivore se rattachait à l’existence des
fruits, et notamment des pins. A mesure que la terre
s’élevait, les marécages devenaient de moins en moins
nombreux, et celte seule circonstance eût contribué
beaucoup, sans aucun d o u te , à diminuer le nombre
des habitants des lieux humides, tels que les mastodontes
et toutes les autres espèces de pachydermes
aujourd’hui fossiles, en supposant même que la diminution
de la chaleur du globe, en changeant les
climats généraux des zones, n ’eùt pas contribué à leur
destruction; car on ne saurait douter que cette chaleur
propre, à laquelle il me paraît difficile de ne pas
croire, n ’ait beaucoup contribué à la propagation vers
les pôles des organisations aujourd’hui réfugiées dans
les tropiques.
La destruction des mammo u th s , mastodontes et
rhinocéros qui peuplèrent autrefois le nord de notre
hémisphère, a été due à un refroidissement subit de
notre planète; mais tout fait supposer que les espèces
propres au centre de l’Europe n ’étaient pas les mêmes
que celles des bords de la mer glaciale ; car la température
qui entretenait dans les régions septentrionales
une végétation capable de n o u rrir d’aussi grands
a n imau x , n ’était pourtant pas suffisante pour qu’ils
pussent être aussi nus que les espèces qui vivent de
nos jours sous la zone torride ; et il est p ro b ab le ,
d ’un autre côté, que l’espèce ou les espèces qui vivaient
en France n ’avaient pas besoin de cette épaisse
fourrure dont était enveloppé l’éléphant des bords de
la Lena ; car si la températere des pôles était plus
élevée, celle des zones tempérées l’était aussi dans les
mêmes proportions.
De celte époque date l’apparition des types organiques
cjui devaient être contemporains de l’homme ;
les espèces seules éprouvèrent des changements, sans