li' .
s’expose à admettre les hypothèses les plus hasardées.
En effet, toutes les têtes d ’une espèce ou d’une
même race ont un plan général dont l’ensemble
frappe au premier coup-d’oeü, et la distingue des
autres espèces ou des autres ra c e s , lorsque celles-ci
en diffèrent réellement beaucoup et occupent évidemment
un échelon bien tranché dans la série h u maine
; mais si ces espèces ou races sont également
élevées dans la hiérarchie intellectuelle, le squelette
du crâne cesse de nous donner des caractères suffisamment
distinctifs.
Sans doute , la hauteur et la largeur du front r é fléchit
d ’une manière assez exacte la m esure de l’intelligence;
mais l’intelligence est une faculté fort
complexe , qui affectionne ordinairement une spécialité,
laquelle se développe souvent à un âge ou
le corps ne croît p lu s , où la tête et l’esprit croissent
seuls. Chaque peuple a son génie que développent sa
position géographique sur le globe et les circonstances
topographiques de son sol. Sa situation politique
contribue grandement aussi à la modification de son
esprit, en lui imposant des idées particulières, en
accréditant certains principes aux dépens d’une foule
d ’autres. Le climat mesure la santé et donne l’énergie
ou impose la mollesse ; l’aspect des lieux pittoresques
nous donne la poésie ; la jalousie des voisins donne
l’esprit guerrier et toutes les idées chevaleresques
qu’il inspire ; la présence de la mer conduit au goût
des voyages, des entreprises hasardeuses et à l’amour
du négoce ; ce dernier s’associe des idées rien
moins qu’élevées et généreuses, il matérialise trop
exclusivement l’existence. Les nations barbares entendent
bien le commerce ; elles comprennent même
qu’il exige avant tout de la bonne foi. Il n ’est pas
nécessaire qu’une nation soit très-instruite, q u ’elle ait
fait de grands progrès dans les sciences physiques et
philosophiques, qu’elle occupe, en u n mot, les plus
hauts rangs de la civilisation, pour a rriv e r à une industrie
déjà fort remarquable. Aussi, bien que les
sciences physiques aident beaucoup au commerce en
lui fournissant le moyen d’augmenter ses produits,
bien que les sciences naturelles multiplient les découvertes
utiles à l’homme,et, parconséquent, fructueuses
pour les échanges; cependant les anciens, chez lesquels
toutes ces sciences étaient dans l’en fan c e , avaient fait
dans les arts mécaniques des découvertes pratiques :
ils avaient fait toutes celles que des hommes assez
intelligents pour se respecter dans leur dignité d ’êtres
pensants , devaient éprouver le désir de conquérir.
Le commerce prépare les voies à la civilisation,
mais il est loin d’en être le terme : ce qui fit des Grecs
des civilisateurs par excellence, c’est qu’ils étaient
penseurs et philosophes; ■ s’ils appréciaient tout ce
qui tient à la vie matérielle, s’ils sentaient la nécessité
de s’occuper de l’éducation du corps, ils appréciaient
beaucoup aussi la culture de l’esprit. La
somme de l’intelligence déterminée, toutes les modifications
de notre cerveau s’acquièrent; elles n ’ont
donc rien de p r imo rd ia l, elles ne peuvent laisser de
traces matérielles, au moins pour nos sens Iropgros-
23
i .
Ai: A
m . .Lànar
iSt..
Y' , 1
■ . ' h ix - r i ......... ---- - " ' .............--------