lilité moins durable ; des jumeaux extrêmement ré-
. diiits; lin pied-main qui serait d’une longueur démesurée
pour la progression bipède; les plus grossiers des
organes des sens très-développés; le pavillon de Toreille
dégradé, mal fait; point de front; le crâne étroit et
allonge en a rriè re ; des dents conoides converties en
défenses; des muscles crotaphites larges et épais; le
caractère sauvage et intraitable : voilà les êtres que
l’on a voulu assimiler à ITiomme et que l ’on a présentés
comme une transition des quadrupèdes à l’espèce
humaine. Ainsi que je viens de le dire, ii lui
ressemble imparfaitement par la m a in , à l’aide de
laquelle il exécute quelques mouvements, qu’une
grossière conformité assimile à de certaines actions
de 1 homme. Mais la se réduit la ressemblance
, c e s t-à -dire au mouvement général de cette
main dénuée de délicatesse et d ’habileté. Il fait avec
elle ce que le chien fait avec sa pa tte; seulement,
l ’instrument de l’un vaut mieux que celui de l’aut
r e , aussi le premier p eu t- il plus entreprendre.
Quant a la mémoire et a l ’a tte n tio n , elles sont souvent
inférieures, dans le genre orang à celles de
1 épagneul, et la plupart du temps l’intelligence de
ces singes ne dépasse pas celle du mâtin. La langue
de 1 orang-outang et du chimpanzée est bien
conformée pour parler ; elle ne saurait cependant
servir pour Tarticulalion des sons, parce qu’elle
n ’est pas dirigée par la faculté de combiner et
d ’asseii.bler des idées. Là est toute l’impossibilité
du langage chez ces animaux, et non imiqiiement
dans la disposition organique de leur p ha -
rynxL Durant le jeune âge, leur douceur les rend plus
attentifs, plus susceptibles d’éducation; mais aussitôt
que l’âge adulte a développé tous leurs instincts, seuls
mobiles de leurs actions, ils les rappellent à leurs
destinées ; ils deviennent intraitables, il ne leur manque
ordinairement que la force pour égaler en férocité
les plus voraces des carnassiers.
Les besoins, les goûts, les passions de l’homme
restent partout les mêmes; l’homme moral A^rie
selon le degré et la na ture de son éducation. Quant
au climat, il a , avons-nous dit, une action puissante
sur la constitution organique des animaux, il agit
même sur l’homme, le plus sensible et le plus cosmopolite
de tous les ê t r e s , sans rien changer à sa
na ture intellectuelle : il modifie sa sensibilité, l’activité
de ses digestions, l’exigence des répartitions
qui constituent l’assimilation : il inilue, par conséq
u en t, sur la masse du sang, qui se présente aux
poumons en quantité et dans un temps déterminés;
car tout est lié. dans la n a tu r e , et ce qui le prouve,
quant au règne a n im a l, c’est la nécessité de l’accli-
matemenl. L’homme, plus sensible que les animaux,
a cependant plus de souplesse et finit par vivre où
l’état sanitaire est fort peu satisfaisant. L’habitude
est une seconde nature, mais non point pour les an i-
7 Le sac membraneux découvert et décrit par Camper, et qui c om munique
avec les ventricules de la glotte de l’orang-oulang doit assourdir
la voix. Quoiqu’il en soit, cette disposition, peu favorable à la pureté des
son s , est encore une marque de dégradation.