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174 VOYAGE AU POLE SUD.
temps sur les pays civilisés. Vers 632, la Perse avait
déjà été en bulle à leurs attaques, avant que le khalife
Omar ne les forçat de son côté h adopter la foi maho-
mélane. Les sultans du Kharisme en furent chassés
par Gengliis-Kaii ; mais les conquêtes de ces hordes
sauvages furent épliémèies; leurs résultats nuisirent
à la civilisation des pays qu’ils soumirent et ne furent
même point proiilables à e lle s -même s ; car
aussitôt qu’elles rencontiè reni la civilisation européenne,
leurs armes furent frappées d ’impuissance.
Tamerlan passe en Europe comme un songe, s’empare
de l ’Asie-iMineure, de l’Egypte, revient sur ses pas,
rentre à Samarcaude, et lui, qui était si peu las de
faire la guerre, mourut la même année, à Olrar, sur
la route de la Chine, qu’il voulait subjuguer, quoiqu’il
eût atteint l’âge de 71 ans. Malgré les victoires de
Geugbis-Kan, on peut dire que jusqu’à présent les
Mongols sont peu coimus en Europe, quoique les
successeurs de ce conquérant aient pénétré jusqu’en
Hongrie et dans la Bohême, où iis donnèrent, en 1242,
line célèbre bataille qu’ils gagnèrent.
Le type mongol s’est populai-isë en Hongrie.
Qu’il y a loin de ces terribles invasions aux fécondes
conquêtes des races sémiliques et iraniennes,
qui toutes fondèrent des empires durables et se
partagèrent les restes dé la puissance romaine ; de
Rome, ce grand centre de civilisation, qui avait
conquis le génie en réunissant sous sa seule autorité
le monde intellectuel de son temps; de Rome,
radieuse d’intelligence, sublime de grandeur, et qui
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cependant recueillait humblement et religieusement
les chants de la Grèce expirante, les hauis enseignements
de ses nombreux philosophes et les écrits modèles
de ses orateurs; de Rome, qui devint le foyer
de lumière d ’où se répandit la philosophie divine du
Chi-ist; qui, de frondeuse et de persécutrice, devint
martyre. La politique, ce génie tracassier, liypoci ile,
meilleur, ra b o u g r i, quelquefois c ru e l , ce type enfin
des conceptions étroites de l’esprit humain dominé
par les petites choses, lutta vainement à Rome contre
le bon sens des Romains, contre l’émancipalion de
l’homme que les préceples d u Christ rachelaient del’a -
vilissement ! Rome sacrifia sa puissance à l’entraînement
irrésistible du progrès ; elle devint chrétienne :
ses citoyens d’abord, la patrie ensuite, furent les ma rtyrs
de cette grande manifestation intellectuelle. De
ses riches dépouilles, qu’elle abandonne à l’avidité
des Barbares, comme de vaines vanités, sortit la régé
nération de rhomme . Rome n ’aspirait plus qu’à la
conquête des intelligences ; elle devint la mère de ses
esclaves et périt pour eux.
A propos de la mort d ’Antoine et de la victoire
d’Actium, M. Duruy dit : «Le cygne de Manloue jette
« un cri de joie, mais sa grande et mélancolique pei>
« sée monte plus haut : il entrevoit la rénovation
«des âges, l’ordre des siècles qui recommence, et
« comme une race nouvelle qui descend des cieux
« pour répandre sur le monde un esprit nouveau. »
VUirna Cumæi vcnil j à m carmini s oetas ;
Ma gn u s ab intégra soecloruni n a s c i tu r o r d o ,
M'" y ? '■
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