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raie de ce continent, de toute comparaison des langues
parlées par ces tribus , langues qui ne diffèrent
cerlainement pas entre elles autant que l’ont supposé
quelques examens trop superficiels, il est évident
q u’on ne saurait préciser les divers points d ’origine
des espèces australiennes.
Je dis, des espèces; car il existe plusieurs espèces
d’hommes sur le continent australien, et d’ailleurs,
rien ne prouve que les ïa smaniens ne soient point
aborigènes de la Nouvelle-Hollande : Van-Diémen est
à ce conlinent ce que sont le Japon à l'Asie indo-
chinoise, Bornéo, Célèbes et leurs annexes, les Philippines
au meme continent; les îles de la Sonde à la
péninsule malaise; les Moluques et les lles-Salo-
mon h la Nouvelle-Guinée ; Madagascar à l’Afià-
que méridionale : toutes ces îles, en effet, sont des
portions de continents, et autant de centres de
création. Madagascar elle-même eut probablement,
ainsi que nous l’avons déjà d it, ses autochthones
nègres, conquis d ’abord par les anciens liabilants de
la Malaisie, et ensuite fondus avec les maîtres dont
ils subirent le joug et adoptèrent les moeurs et la
langue.
La Tasmanie n ’est qu’un pelit prolongement méridional
du système australien : en supposant même
que le détroit de Bass ne séparât point ces deux
te r r e s , l’extrémité sud des Moulagues-BIeues en e û t-
elle moins été la patrie primitive de cette espèce
d ’hommes qui va disparaître, et auxquels les Européens
imposèrent le n om, dorénavant historique, de
Tasmaniens? N’avons-nous pas pas déjà vu le versant
septentrional du grand système Altai' - Himalaya
donner naissance à la fois aux Mongols, aux Turcs
et aux Tungouses?
Il est indubitable pour nous que les naturels d e là
Nouvelle Galles du sud ne ressemblent pas à ceux de
la côte nord de TAuslralie : d ’un autre côté, les expéditions
des Anglais dans l’intéi ieur des terres qui
sont arrosées par les affluents desMontagnes-Bleues,
font mention d’hommes plus beaux que ceux qui habitent
les parages maritimes.
Les indigènes de la plage sont caractérisés par
leurs longs cheveux noirs, par leur front plat et
fu y a n t , par leurs yeux enfoncés sous le frontal et
légèrement relevés vers leurs angles externes; par
leurs sourcils presque point arqués et leurs paupières
bridées. Leur nez est gros et la rge , épaté à
son extrémité; le bout en est artificiellement rabattu
sur la lèvre supérieure par le bâloimet qu’ils se
passent dans la cloison nasale. Leur lèvre supérieure
est très-épaisse, comme tuméfiée; sou bord
est moins épais, moins renversé que celui de la lèvre
inférieure qui saille plus qu’elle en avant et se ren verse
énormément en dehors. Leur menton est en
galoche ; il est petit, surtout à cause de l’énorme lèvre
qu’il supporte. Leurs favoris sont bien fournis, mais
leurs moustaches et leur barbe le sont peu. Leurs
pommettes sont Irès-sailIantes , leurs joues sont
creuses, ce qui fait plus ressortir encore la forme
prognathe de leurs volumineuses lèvres. Leur front est