«le hisdia et le tagala, est la présence d’iin double
« duel et d ’un double pluriel pour le pronom de la
« première p e rso n n e , ayant pour objet de d éterminer
« si la personne à qui l’on parlait élait comprise ou
<( non dans l’action énoncée. Cette distinction assez
« minutieuse ne se re tro u v e , à notre connaissance,
« dans aucune langue asiatique; mais elle atteste que
« le polynésien avait déjà acquis un développement
« notable, lorsqu’il fut disséminé sur les îles de l’O-
« céanieC »
Ces q u a tre principaux dialectes sont liés en tre eux
p a r une aiTmilé que l’on peut comparer à celle qui
unissait les dialectes de la Grèce. Mais les Polynésiens
habitent des îles séparées quelquefois par
d ’immenses intervalles; les Grecs n’étaient point séparés
et communiquaient incessamment ensemble.
11 n ’y a qu’une langue logique el depuis longtemps
c o n stitu é e , qui ail pu résister ainsi à l’ig n o ran c e , au
temps et à l’isolement.
D’au tre s considérations nous conduisent à ne pas
douter que le polynésien ne fût la langue d’un peuple
n ombreux et né sur un vaste te rrito ire , qu’il occupa
avant de se disséminer : car ces hommes furent
évidemment, n o n -s e u lem e n t en contact avec les
Malais, mais aussi avec les Caroliuiens : on a re marq
u é chez ces derniers une grande analogie de
moeurs avec les Polynésiens ; leur langue même
ap partient à la famille des langues océaniennes.
1 1 « Voy. aaxdécoü'/ enes deV Astrolabe. Philolog i e , I" vol., page 302.
Cette parenté est prouvée d’une manière incontestable
p a r la multitude de racines malaïo que l’on
re tro u v e , soit dans le c aro lin ien , soit dans le polynésiens.
La langue malaise est le latin de TOcéanie,
comme le chinois esl le latin des Japonais.
L e s ' Japonais parlent une langue complètement
étrangère à celle du céleste empire, mais les lettrés
japonais savenlle chinois, et c ’esl à la Chine quele Ja pon
emp ru n la ses sciences, ses arts et sa civilisation.
Bien c ertain em en t, les Japonais sont autochthones des
mêmes lieux que les Coréens; ils sont un rameau de
Tespèce indo-chinoise, rameau probablement mêlé
depuis longiemps avec les Turcs el les Tartares.
« Dans une classification fondée su r les affinités
«des lan g u es, remarque M. P ric h a rd , les Coréens
« seraient rangés auprès des races ta rta re s , où peut-
« ê tre des races sib é rien n e s’, plutôt q u ’auprès des
«chinoises; mais ils sont sujets de la Chine et r e s -
« semblent aux Chinois p a r leurs caractères physi-
« ques. Les Coréens, à ce que l’on croit, tire n t p r in -
« cipalement leu r origine d’un pays situé au nord
« de la province chinoise de Pé -ch é ; ils étaient d e -
« puis longtemps sujets des Japonais, lorsque les Chi-
« nois firent la conquête de leur pays. » Il est probable
que le coréen a surtout de fanalogie avec le
la rta re : il est probable que les îles japonaises ont
été colonisées par les Coréens, bien avant l’ère sacrée
des Japonais, c’est-à-dire 660 ans avant l ’ère chré-
1 Prichard, d’après Klaproth et Duhalde. Hi s t . nat . de l’homme.
tome I", page 310.