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grande chaleur du jour, au moment où le soleil ne
projette aucune ombre ; une valse *, une chemise et un
pantalon, quelquefois un grand chapeau de tresse ;
telle est toute la fortune de ces hommes, qui vivent
sous le ciel, dans un pays toujours calme, où il ne
pleut jamais que dansles montagnes. L’aspect de ces
lieux est étrange; leur aridité n ’est pas sans charmes;
an milieu de ces solitudes, on secroit la seule créature
écha|)péeau cataclysme qui vient tout récemment de
déchirer ces montagnes désagrégées. L’Océan, agité
sans cesse d ’une immense oscillation , roule su r la
côte d’énormes lames que la faible brise locale ne saurait
élever, mais qui sont le résultat des vagues
que soulèvent au lai'ge les vents alisés. Ce ciel uniforme,
toujours chaud, mais toujours voilé; les condors
aux longues ailes, au vo! triste, planant éternellement
au-dessus de lacime des montagnes ; ce silence
de la côte, ce sourd et lointain mugissement de l’Océan,
ce sable rouge et ces roches noires, cette te rre
fracturée, sans cohésion, tout cela vous rappelle la
te rre à peine exhumée des profondeurs de la mer, et
vous fait assister aux scènes sévères et tristes des premiers
temps de notre planète. Lesbabitants de ces lieux
portent l ’empreinte de cette uniformité, de cette tristesse
des ruines : — « Que fais-tu sur cette terre de
pierre, disais-je h l’un d’eux?—J ’y vis.—Pourquoi ne
vas-tu pas ailleurs? — Je ne connais pas d ’autre pays;
quoi de p! us beau que la m er ! » — Ces réponses étaient
plus sages que mes questions : je ne sache pas de posi-
^ Peau de phoque remplie d’air : c’est la pirogue de ces habitants.
tion où Ton puisse êlre pins porté à la méditation que
sur cette plage déserte qui borde la côte 0 . de l’Amérique
depuis Coquimbo jusqu’au Mexique.
• Les Patagons sont grands, quoiqu’ils ne nons aient
rien montré d ’exagéré sous ce rapport; l’ovale, de
leur physionomie est plus allongé que chez les Pé ru viens
, leur nez est aquilin, leurs yeux sont petits,
et l’ensemble de leur physionomie a une expression
stupide, im regard qui rapi>elle aussitôt, trait pour
trait, les Péruviens. Leurs membres sont proportionnés
au volume de leur tronc et à leur large poitrine.
C’est le Péruvien, mais en colosse ; leur ventre
est aussi un peu gros; leurs pieds et leurs mains sont
aussi bien la its , d ’une petitesse délicate et rem a r quable.
C’est une prérogative de toutes les espèces
d’hommes rouges. Les Palagons sont évidemment
d’une teinte uioius foncée que les Péruviens; mais on
ne saurait cependant les comparera des blancs; leur
couleur est cuivrée, mais sans addition de n o i r , ce
qui existe d’une manière très - marquée chez les
Péruviens; cependant ceux d ’entre eux qui vivent
chez les Européens à l’abri de l’action du soleil et
de l’air libre, ne sont ni plus ni moins foncés que
les Patagons. Les Péruviens montagnards, qui abandonnent
leurs montagnes pour servir dans l’a r mée,
brunissent très-vile. Ce phénomène organique
est commun à tous les hommes, je n ’eu excepte
pas même les nègres, je l’ai déjà dit d’ailleurs;
c’est un moyen préservateur employé par la sage
nature contre l'intensité d’une lumière trop vivCi
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