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conquête des continents sur la mer. Elles semblent
n ’apparaître qu’au moment où la fertilité, d’une part,
et la fixité du sol, de l’autre , peuvent enfin répondre
aux efforts d’une intelligence plus complète.
Les hommes à peau rouge sont peu voyageurs,
bien qu’ils le soient infiniment plus que les nègres :
la branche indienne * de cette famille est commerçante,
navigatrice même; mais elle ne se lança jamais
dans des voyages d ’exploration ; or, cette d e rn iè re
qualité esl indispensable au titre de voyageur, qu’elle
ne mérite en aucune façon.
La famille des noirs ap p a rtien t, évidemment plus
encore, aux créations humaiuesprimitives. L’accroissement
des populations nègres les força plusieurs fois
à s’éloigner de proche en proche de leur m è r e -
patrie; mais, en général, ces espèces sont si peu
voyageuses, qu’elles se contentèrent de fuir leurs
oppresseurs dans le s lie u x voisins les plus arides,
les plus inaccessibles, où leurs conquérants dédaignèrent
de les suivre; car ils y peuvent seuls trouver
des moyens d'exislence suffisants. En raison de
ces dispositions natives , on retrouve les nègres
t rè s -p rè s des centres de création qui les virent
na ître; ou du moins, est-il très-facile de remonte
r des points les plus éloignés de leur dispersion,
au centre commun du point de dépa rt, et de là au
versant particulier, d’où chaque espèce se répandit
dans les plaines. Ce qui facilitera beaucoup le succès
* Je groupe sur celle brandie tous les Océaniens, le s aborigènes rouges
des montagnes du Dekhan e l l e s anciens Egyptiens.
de ces recherches, c ’est que les pays, que la plupart
d ’entre eux habitent, sont restés jusqu’à présent ,
grâce à leur aridité, à leur climat meurtrier, presque
inaccessibles à la civilisation, et, par conséquent,
aux hommes qui sont chargés de la haute et laborieuse
mission de la propager.
FIN DU PREMIER VOLUME.