Même dans les îles Caroline, ajoute cet estimable
au teu r, les montagnes se dirigent du nord au sud,
ou du nord -o u est au sud-est : les archipels ou groupes
bien délimités affectent clairement ces constantes
directions. Telles sont : les îles Pelew, B o n in -S im a ,
Mariannes, Marshall, Gilbert, Viti, Tonga, Hamoa;
Taïti; les îles Pomotou, Nouka-Hiva et les îles Hawii.
Il y a, en effet, deux choses dans la topographie
de TOcéanie; les systèmes du gran d plateau asiatique
pélagien, el la multitude des petits systèmes isolés
que des volcans anciens et modernes ont exhumés
çà et là des profondeurs de TOcéan.
Je pense qu’il eût été plus conforme à la n a tu re ,
aux rap p o rts géologiques des îles océaniennes, de
comprendre dans la division polynésienne la Micronésie
et la Polynésie p ro p rem en t dite; sans en exc
epter les îles V iti, et de fixer les limites est de la
Malaisie à la côte ouest des Moluques en s’élevant
ju sq u ’à la latitude de Formose; de comprendre en suite
sous la dénomination de Mélanésie les deux
c entres géologiques qui reçu ren t le nom de Nouvelle-
Hollande et de Nouvelle-Guinée, puis, les Moluques,
la Louisiade, les îles Sa lomon, les Hébrides, la Ca-
lédonie, y comprises la Nouvelle-Zélande e t Van-
Diémen q u i, comme tous ces a rc h ip e ls , ne sont que
des annexes de l’Australie. Je v oudrais, en o u tre ,
que ces deux dénominations Malaisie et Mélanésie
fussent réunies sous l’appellation générale d ’Aus-
tralasie.
Il suffit de p arcourir la Polynésie p our a cqué rir la
certitude que, si la plus petite île peut, q u an t aux
plantes et aux an im au x , être considérée comme u n
c en tre de c ré a tio n , il n ’en peut être de même à Té-
gard de l’homme : en effet, les populations nombreuses
qui Thabitent p a rlen t toutes la même langue,
de sorte q u ’il faut bien croire qu’ils sont tous
p artis d’u n centre commun. Ce centre p o u v a it-il
ê lre un petit archipel? Non, c a r celte même langue
a des rapports avec celle de nations fort éloignées,
fort ré p a n d u e s , possédant depuis longtemps une civilisation
assez remarquable et même une littéra tu
re . Fnfm, ce qui achève de nous éclairer à cet
ég ard , c’est que là le langage polynésien avait déjà
subi lu i-m êm e Tiniluence d’une certaine civilisation:
on y rencontre même la trace de quelques contacts
é tran g e rs, qui rem o n ten t sans doute à une h au te
a n tiq u ité , car on y retrouve des mots chinois, arabes,
héb reu x e t g rec s, mais point de sa n sk rit; il faut
donc que ces expressions se soient in troduites p a r la
voie des communications commerciales, et cela avant
que les Indous ne se fussent introduits à Java, à Bally
e t à Célèbes, c a r le malaïo ne manqua pas d ’emp
ru n te r plus ta rd beaucoup de mots au sanskrit.
L’idiome malais et Tidiome p o ly n é s ie n s o n t deux
rameaux de la même souche : ils p ro v ien n en t Tun et
Tautre d ’une langue plus ancienne dont le polynésien,
ditM. d ’Urville, offre le rameau le plus pur.
« Un accident grammatical trè s - rem a rq u ab le ,
ajoute le même au teu r, dans les quatre principaux
« dialectes polynésiens connus et qu’on retrouve dans
IIM; 1
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