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term in a ien t h voir dans les Dayas la souche des Polynésiens;
tous nos trav au x nous ont conduits
forcément, malgré notre in créd u lité , aux mêmes
conclusions que M. D. de Rienzi*.
An point de vue anthropologique, M. d’Urville a
cherché à donner une description détaillée du caractère
des habitants de Tonga-Tabou et de celui des
natu re ls de la Nouvelle-Zélande ; en lisant attentivement
ces p o rtra its aussi élégamment que consciencieusement
é crits, ou reconnaît chez ces hommes
tous les défauts h um a in s: tout au p lus, aperçoit-on
quelques germes des qualités naturelles qui sont le
résu lta t inné des sentiments d’équité et de justice
gravés, comme la conscience, au fond du coeur de
l’homme. Les émotions d ’honneur, de générosité et
de probité sont, chez ces indigènes, aussi fugaces
que celles d’un enfant mal élevé, que rien ne réprime
et qui se liv re , malgré les bonnes intentions de tout
à l’h e u re , h toutes les actions les plus inattendues
que lui inspire le caprice du moment. Où l’o n n ’apas
développé l’homme m o ra l, il n ’existe point d’homme;
il n ’y a ni principes , ni devoirs, ni même de système
possible de gouvernement. Les chefs tyrannisent et
la crédulité gouverne ; le ta b o u , et une foule d’autres
prohibitions basées su r des croyances absurdes et
fanatiques faussent et abrutissent l’intelligence ; l’inté
rê t personnel dispose seul des actions de ces b a rbares.
Ils ont des qualités passagères, lorsqu’elles
‘ VUnive i' s , Océanie, par M. D. de Rienzi. 1 .1, p. 18.
sont un moyen d ’a rriv e r à la satisfaction de leurs
convoitises; c’est qu’alors il ne dépend pas d’eux d’employer
la force ; ils temporisent et deviennent caressants
: s’ils obtiennent ce qu’ils d é siren t, ils sont
susceptibles d ’une reconnaissance ré e lle , mais fugace
comme celle d’un en fa n t, qui oublie tout le passé
aussitôt que le présent provoque d ’au tre s désirs; ils
tu en t leu rs amis de la veille pour la satisfaction d’un
moment. Ils possèdent l’objet convoité ; une h eu re
a p rè s, n ’en pouvant faire usage, ils Fégarent ou s’en
défont p our une bagatelle. Je croisque, dans nos rap ports
avec ces hommes, nous sommes trop enclins à
ch erch e r l’homme moral ; c’est une tendance irréfléchie
, c’est le roman de n o tre esprit : nous leur a ttribuons
des réflexions métaphysiques, lorsqu’u n ra isonnement
p urement intéressé les domine et les
dirige. Le désir entraîne le calcul ; le c a lc u l, la ruse
e t la dissimulation ; de là , toutes leurs prétendues
qualités. Conduisez u n de ces hommes en L u ro p e ,
n o n pas u n jeu n e homme flex ib le , susceptible encore
de modification, parce que les habitudes n ’ont pas
encore tracé chez lui de sillon profond; mais un
homme fait, dans la force de l’âge ; vous le comblerez
de bienfai(s; simple et d ro it, car la barbarie même a
son bon c ô té , il vous aimera beaucoup et vous exprimera
sa reconnaissance p a r des témoignages extér
ie u rs , p a r des caresses; mais lorsque vous serez
obligé de le co n tra rie r, il sera reo fa iit le plus insupp
o rtab le , le plus colère et le plus boudeur! dans son
p ay s, il vous ô te ra it p eu t-ê tre la vie!