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l ’agitation et les émotions des combats ne sont pas le
propre de ces h om me s, qui ont bien des velléités
giierrières qu’un amo u r-p ro p re blessé, que leu rs
mtéréts lésés leu r suggèrent quelquefois; mais les
fatigues de la g u e rre , l’espèce de patience toute
d abnégation de soi-même qu’elle exige, ne sauraient
convenir longtemps à des hommes qui placent en
première ligne les jouissances corporelles.
Cependant, les Indo-Chinois o n t, comme tous les
hommes, les vertus de leurs d é fau ts, et vice versâ :
chez e u x , il est aussi des hommes qui pensent plus
q u e u e pense la masse, et c eu x -là font resso rtir les
qualités de l’espèce, parce qu’ils cultivent leu r in telligence
et leu r âme. Le calme de leu r esp rit leur
p ermet de juger, toujours avec justesse, et souvent
avec ünesse : ce bon sens tourne au profit du bien et
de la m o rale, car leurs préceptes sont d ’une simplicité
et d’ime délicatesse exquises. Naturellement
doux de caractère, ils sont conciliants, bienveillants,
lorsqu’il ne s’agit point trop d’in té rê t ; hospitaliers^
lorsque leu r méfiance extrême n ’est pas éveillée p a r
la moindre circonstance. Leur morale est puisée aux
sources les plus pures des inspirations de la sage
na tu re . Que faut-il faire pour bien g o u v e rn e r, demande
le roi de Wei au philosophe Meng-Tseu?
« Aimez le p eu p le , répond c elu i-c i, alors vous ne
« rencoiiirerez aucun obstacle pour bien gouverner. »
Le même dit aussi : « N’enlevez p a s, dans les temps
« qui exigent des travaux assidus, les b ras des fa-
« milles qui possèdent cent arpents de t e r r e , et ces
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« familles nombreuses ne se ro n t pas exposées au
« besoin de la faim. Veillez attentivement à ce que
« les enseignements des écoles et des collèges propa-
« gent les devoirs de la piété fdiale, et le respect
« équitable des jeunes gens pour les vieillards Si
« les septuagénaires p o rten t des vêtements de soie et
« mangent de la v ian d e , et si les jeunes gens à ch e -
« veux noirs ne souffrent ni du fro id , ni de la fa im ,
« toutesMhoses seront p rospères.»
C’est une morale toute pratique, si je puis m ’exp
rim e r ainsi : e llen e suffit point p our d o n n e r aux sentiments
moraux de l’homme toute l’élévation et toute
l’extension auxquelles ils doivent p réten d re; mais les
principes des Chinois su r les simples devoirs de
riiomme à l’égard de l’homme ap p artien n en t déjà
à un o rd re moral élevé qui leur fait honneur.
Souhaitons qu’une in stru ctio n variée épure un
jo u r leurs idées métaphysiques, et chasse de leu r esprit
les puérilités dont leurs idées religieuses sont
obstruées, p a r suite de leurs indifférence p our les
choses spirituelles et pour la haute m étaphysique.Quoi
q u ’il en soit, je pense que ces hommes apprécieront
un jo u r les maximes du Christ, q u ’ils en subiront la
loi avec soumission, aussitôt qu’il sera loisible de leu r
en p rê ch e r lib rem en t les doctrines : la justice et la
justesse des principes de l’Evangile les frapperont,
et sans ê tre jamais des adeptes d’une ferveur très-
excentrique, ils au ro n t une religion uniforine, constante
et douce.
Cette espèce em p ru n ta aux étrangers la seule r e -
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