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384 VOYAGE AU POLE SUD.
de ses actes sont comme autant d ’improvisations.
Certes, c’est une idée bien pauvre, bien peu digne de
ce qu’on doit entendre pa r intelligence, que de la ré duire
à l’idée d ’une fonction, d ’une sorte de sécrétion
multiple comme celle qui préside au phénomène
chimique de la digestion. Est-ce que les phénomènes
chimiques et intellectuels ne présentent pas deux
ordres d ’effets étrangers l’un à l ’autre? D’où vient
donc cet égarement des esprits, égarement qui tend
à confondre les choses, même les moins susceptibles
de rapprochement? C’est la preuve îa plus éclatante
de ce que peut faire l’esprit de système, et
des fautes sans bornes qui en sont la conséquence.
Certaines allures des animaux, qui à nos yeux ressemblent
à de la ru s e , ne sont que îe résultat
forcé de leur organisation et du genre de proie dont
ils se nourrissent : le lion, qui poursuit la gazelle, ne
pourrait l’atteindre à la course ; il doit donc l’attendre
près des lieux où tous les matins ces timides animaux
viennent se désaltérer. La gazelle, à son tour,
sent le lion, et fuit aussitôt que son odeur ou un
cri trahit son voisinage. Cette a ction, cette sorte
de prudence n ’est que l’horreur d’un animal que la
nature, d’abord, et quelquefois la mémo ire , lui ont
enseigné à craindre. Cette manière de chasser à l’affût
est la seule possible, et la nécessité y réduit les
animaux du genre felis. Ce n ’est pas tel ou tel renflement
du cerveau des animaux qui constitue leur
caractère, c’est leur organisation toute entière, d’après
la loi de corélation des organes. Si l’on entend par
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penchants ces tendances innées qui sont la conséquence
de cette organisation, elles sont indubitables,
elles existent chez tous les êtres organisés; mais, du
moment que l’on veut établir que ces mêmes penchants
trouvent leur source dans certaines parties du
c e rv e a u , je me demande, avant d ’admettre de pareilles
hypothèses, si elles sont bien nécessaires à
l’explication des phénomènes de îa v ie , et de la vie
de riiomme en tre autres? Ne prend-on pas l’effet pour
la cause? tous ces prétendus organes ne sont-ils que
la centralisation purement idéale des instincts nécessaires
de tel ou tel organisme , et la matérialisation
purement chimérique des divers actes de l’intelligence?
On ne saurait croire combien les idées de
Gall ont reflué sur l’éducation de notre temps ! Les
personnes qui réfléchissent peu, on qui n ’en ont point
le temps , ne peuvent en apercevoir tout le creux;
elles en admirent donc les généralités séduisanles,
mais pernicieuses dans leurs conséquences, parce
qu’elles exposent l’éducation des enfants aux décisions
les plus fausses. Que d ’éludes utiles j ’ai vues
abandonnées, sous prétexte que tel ou tel enfant n’avait
pas l’organe de l’aptitude désirée, et qiTil était,
par conséquent, inutile d ’insister ! A côté de ces enfants,
d’aulres n ’avaient que trop de dispositions, car
on leur donnait des devoirs au-dessus de leur âge, et
l’on usait promptement cette nature prématurée. Il
faut cultiver toutes les facultés intellecliielles de
bonne heure, parce que la mémoire la plus nette, la
plus puissante restera incomplète, si on ne l’exerce pas
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