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ligenls des Africains ; mais il y a un énorme intervalle
entre les Abyssins et les deux espèces que nous venons
de citer en même temps q u ’eux.
Dans l’Afrique septentrionale ou a tlan tiq u e, les
Numides et les Libyens furent les "autochthones du
pays, ils fu ren t dépossédés par l’espèce sémitique.
« Les langues d’Afrique doivent, selon M. Seetzen,
« monter au nombre de cent ou cent cinquante. Elles
« offrent entre elles les disparates les plus frappants,
« et si peu de traits de ressemblance que tous les
« essais pour les classer sont restés infructueux.
®...................................Mais le c aractère général de l’Afri-
« que, sous ce rap p o rt, est néanmoins une m u lli-
« tude d ’idiomes qui semblent ren fe rme r beaucoup
«de cris à peine a rticu lé s, beaucoup de sons bi-
« zarres, de hurlements, de sifflements... Ce fait em -
« b arrasse ceux qui voient dans l’unité du genre
« humain une vérité historique, susceptible de dé-
« monstration ri »,
Depuis longtemps, les communications ont cessé
entre les Malais e t les habitants de Madagascar ; la
population de ses premiers colons ne se renouvelle
plus ; elle tend donc à se fondre de plus en plus dans
les populations noires ou blanches qui y aiFliient continuellement.
On conçoit que la langue des dominateu
rs de Madagascar se soit conservée dans une île
isolée où s’établit un peuple navigateur et de tous
points supérieur aux peuples barba res qui l’habitaient
‘ Malte-Erun, tome S, page 399, 5' édit.
au moment de la découverte p a r les Malais ; peuplades,
au reste, qu’ils intro d u isiren t p e u t-ê tre eux-mêmes
dans Madagascar; car les Malais firent de tous
temps l’infâme commerce d’esclave, qu’ils enlèvent
ou achètent, aujourd’hui encore, sur les côtes de la
Nouvelle-Guinée, su r celle de l’Australie, ou qu’ils
capturent h bord des bâtiments marchands européens,
lorsqu’ils parviennent à s’en saisir.
Java nous offre aussi dans l’antiquité quelque chose
d ’analogue à ce qui se passa à Madagascar : les habitants
des régions maritimes de l’Inde ne restè ren t
point spectateurs immobiles., en présence de la plus
féconde des natures et des moyens de communication
facile que la mer semblait se complaire à leur prodiguer
; ils agirent donc sous l’impulsion de leur génie
particu lier : les Malais, négociants et pirates avoués ;
les Indous, mystiques et poètes : les Arabes, av ares,
bro can teu rs, voleurs par occasion. Ces derniers sont
pleins de l’a rd e u r du prosélytisme depuis leu r conversion
à l’islamisme et ils exercèrent de tous temps,
comme les Malais, la profession de marchands d’esclaves.
Les Indous , issus de la même souche que les
Grecs, issus de l’espèce ariane, e u re n t, comme eux,
des poèmes qui c h an tè ren t les exploits de dieux etdes
hommes; ils ten tè ren t, comme eux, des expéditions
lointaines, chevaleresques comme celles des Argon
au te s; ils aimèrent à initier la barbarie aux douces
consolations de leurs brillantes illusions, aux conceptions
de leu r imagination, laquelle avait deviné les
charmes de la civilisation, avant que la philosophie na-
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