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lore en passant à travers la masse de l’encépbale. En
effet, ce que nous appelons imaginalion est la facullë
de l’intelligence qui colore Texpression au moment
où elle se fait jour pour se traduire à l’extérieur.
Ainsi, la physiologie du cerveau nous démontre la
même succession de phénomènes que dans tout le
reste du système nerveux ; ce centre nerveux reçoit
la sensation d ’un côté et communique le mouvement
du côté opposé : à,peine Tidée est-elle conçue, que
la physionomie, l’attitude, le geste et la parole re produisent
Timage conçue au sein du sublime sanctuaire
de Tâme.
Mais les parties du cerveau, qui président h la création
de la volonté, sont-elles les mêmes que celles
qui président a sa manifestation? Non. L’on sait,
grâce aux belles expériences de M. Flourens, que les
parties postérieures de l’encéphale sont s[)écialement
dévolues à la direction des mouvements el les parties'
antérieures à celles de la sensibilité : ne sentons-
nous pas que la mémoire ella réflexion émanent des
lobes cérébraux antérieurs! Cette portion du cerveau
est le sens interne et immédiat de Tâme; il est donc
naturel qu’elle disparaisse chez les animaux où Tâme
n ’existe pas et chez lesquels l’intelligence se réduit à
la mémoire, c’est-à-dire, à l’impression durable de
Tobjet bienfaiteur ou de l’objet niairaiteur. En effet,
cette noble faculté du souvenir se dégrade aussitôt
qu’elle n ’a plus de rapports intellectuels et qu'elle devient
exclusivement le sens intime qui présideà lacon-
servationdeTindividu. Des trois facultés dont se compose
l’intelligence, la mémoire le jugement el Timagination,
la première est par elle-même la moins Intellectuelle,
puisqu’elle est la plus matérielle; elle subsiste
doncladernière. Il en est des facultés de Tâme comme
des organes des sens ; celui d ’entre eux qui louche le
plus intimement à Tintelîigence el qui esl son plus vaste
moyen de communication, Touïe, dégénère le premier
et n ’est bientôt plus propre qu’à entendre le
bruit, sans appréciation de la variété des tons et des
sons. Dans les échelons inférieurs de la dernière série
de la classe des vertèbres, la mémoire n ’existe
plus; elle devient inutile à des êtres dont les seuls
rapports avec Textérieur se bornent à poursuivre
constamment une proie toujours à leur portée el à
fuir les animmix qui les poursuivent à leur tour. Leur
cerveau est réduit à une série de renflements qui r é pondent
à leurs organes des sens, fort peu compliqués,
lesquels président exclusivement à la direction
des mouvements.
On le voit donc, il y a réellement une liaison intime
entre la présence de Tintelîigence et la forme du
cerveau, conséquemment, entre la configuration du
cerveau et celle de son enveloppe osseuse. Le volume
de l’encéphale, son développement antérieur,
sont la représentation de l’énergie de la mémoire,
de la perspicacité et de Timagination.
Mais ce fut par l’abus de cette vérité, que le
cerveau a des facultés multipliées, que Ton eut la
singulière pensée d ’y vouloir li’ouver les organes
de certains penchants et d’y voir autant de petits