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pèces inférieures. Elles sont cependant appelées à
l’oeuvre de la civilisaiion, et elles y contribueront
puissamment, dans ce sens, qu’elles apporteront à
celle grande oeuvre leur fécondité, et l’homme supérieu
r tout le complément des facultés humaines. Les
prcmicrs-nés de la terre sont destinés à se fondre dans
la civilisaiion.
Chacun fut et sera jugé d’après ses oeuvres, c’e s t-
à -dire d’après le degré de sa capacité : c’esl justice.
Les fautes sont d’autant plus excusables que l’inte l-
iigenee est moins développée ; elles sont d ’autant plus
coupables qu’à un esprit plus supérieur se joint une
éducation plus complète ou plus élevée. Die u , en
conservant à l’homme toute l’étendue de rintelligence
humaine, ne fil donc que le punir davantage en lui
conservant les moyens de mieux juger ce qu’il y a
de blâmable dans sa conduite et de sentir plus vivement
les privations et les souffrances qui lui sont
imposées sur la terre ; mais il lui laissait aussi les
moyeu de vaincre la faiblesse humaine et de mériter
le titre d’être pensant : ce qui était encore logique
e t, par conséquent, juste.
2 ’ L’homme se serait dégradé, ont avancé quelques
naturalistes : la nature nous donne-l-elle le
droit de concevoir un pareil paradoxe? Non! sous
la main de l’homme elle peut dégénérer, mais sous
la main de Dieu, jamais. Les animaux de l’Afrique,
de l’Australie, de l’Amérique, e tc sont-ils des
animaux dégénérés? La vigoureuse végétation de
l’Amérique respirerait-elle un air infect! Quoi! Dieu,
en créant notre globe , n ’en aurait point fait un tout
homogène ! Rien n ’est moins raisonnable ; par conséquent,
rien n ’est moins probable. Il préparait un
globe dévolu d’avance à l’empire de l’intelligence
créée ; tout s’y succéda avec une parfaite harmonie,
tout fut également l’objet de sa prévoyance et de son
ineffable bonté ; Thomme primitif reçut de sa main
protectrice les qualités, les vertus naïves qui promettent
le royaume des cieux aux pauvres d ’esprit,
vertus que le contact des blancs leur fit perdre
sans compensation. Le moment de cette compensation
est arrivé; notre époque est véritablement le
commencement de la grande oeuvre de la civilisation;
en réalité, comme au figuré, Ton peut dire
que les nations civilisées sont les apôtres de l’Evangile.
Vous le voyez : tout est progressif ici-bas,
même la foi ; c a r , qu’il y a loin du zèle et de la
volonté de quelques hommes à celle de plusieurs
nations, voulant et demandant l’admission de tous
les barbares à la communion générale de l’intelligence.
« Votre postérité se multipliera comme les
grains de sable sur les bords de la mer!y> La véritable
postérité d ’Abraham était sa postérité intellectuelle
et, par conséquent, adoratrice du Créateur ;
car le seul fruit réel de Thomme, c’est l’intelligence
aussi étendue que doit le comporter sa destinée.
J ’ai dit, dans une note historique imprimée à la
fin du quatrième volume de la Relation du Voyage',
« que la prétendue race américaine n ’existe pas plus
que l’océanienne ; » j ’étais alors dominé par Tidée
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