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298 VOYAGE AU POLE SUD.
Papou; il y a peu chose à y ajouter : les Papous sont
industrieux, en comparaison des autres noirs océaniens
; ils apportent aussi dans leur parure un soin
qui n ’est point dénué de goût; ils savent forger les
m é ta u x , et leur soufflet de forge annonce de l’in dustrie
et de l’esprit d’observation *. Leur coiffure
n ’est point une frisure, comme le dit d ’ü rv ille ; cette
expression a l’inconvénient d ’éloigner l’idée juste que
l’on doit s’en faire: leurs cheA'eux sont épais; ils r a p pellent
un peu la tex tu re du c rin ; quoique crépus, ils
sont comme ceux des Endamènes, susceptibles d’atteindre
une assez grande longueur, mais ils sont plus
gros et moins souples. Ils les coupent en boule et ils
les crêpent tous les jours, pendant plusieurs heures,
avec un petit bâto n , ou peigne à trois dents, qu’ils
passentet repassent mille etmiile fois à travers l’épaisseu
r de leu r chevelure.
Cette espèce d’h om m e s, qui s’est établie su r tout
le littoral de la Nouvelle-Guinée, jusqu’à l’extrémité
de l’archipel de la Louisiane, forme des bourgades
assez considérables quise p réservent des déprédations
des Endamènes ■*, en établissant leurs villages sur des
points de la plage d’où les eaux de l’Océan ne se re tiren t
jamais. D’ürville ajoute: « Mélangés avec les Papous,
« ennombre im peu inférieur, viventdeshommesplus
« p e tits, trapus e t d’une coustilution beaucoup plus
« vigoureuse. Leur physionomie est toute différente,
1 Premier Voy. de VAstrolabe. Vfo\v iavignctte, lome lV , page 580, de
l’Historique.
2 Al fours.
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ZOOLOGIE. 299
« leu r figure est presque c a rré e , aplatie , anguleuse,
« leurs irails heurtés, leurs pommettes très-saillantes,
« la bouche grande, les lèvres épaisses, le nez épaté
« et souvent pointu. Leur peau rude offre toutes les
«nuances, depuis le b run foncé et luisant des Papous
« et la teinte sale des E ndamènes, jusqu’au simple b a -
« sané des Malais. Ces hommes ne portent pas leurs
« cheveux en boule comme les Papous; ils les relèvent
« en chignon au moyen d’u n peigne, et les couvrent
«avec u n madras ou un morceau d’étoffe du pays,
« roulé en forme de tu rb an .»
Ces d e rn ie rs sont évidemment des métis de Malais
et de Papous ou d ’Endamènes ; quelques-uns ne diffèren
t presqu’aucunement des hab itan ts de Guèbe ou
de Guilolo , tandis que d’au tre s se ra p p ro c h e n t, p a r
des nuances insensibles, des Papous ou des Endamènes.
Ces métis sont, à Dorei, les Koranos, les Gapi-
ta iis , les R a ja s, en général tous les chefs, ainsi que
les négociants qui naviguent le long de la plage, et
(jui savent p a rle r le malais. Au p remier coup d’oeil, on
peut de suite reconnaître des Malais, malgré leur couleu
r : ce sont des Malais noirs.
«Enfin, il y a à Dorei une troisième variété
« d ’h om me s, p e tits , agiles et vigoureux, à traits
« sauvages; leurs yeux h ag a rd s, len r te in t fuligineux
« e t leur maigreur habituelle rappellent a l’instant
« le type ordinaire des Australiens *, des Nouveaux-
« Calédoniens, en un mot les Océaniens de la race
1 c ’est une erreur de confondre les Endamènes avec les Australasiens ;
nons y reviendrons tout-a-l’hcnre.
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