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 à  la  persévérance  et  à la  sagacité  de  son jeune collaborateur et  
 aussi  au  zélé  de  M.  Gaudichaud,  qui  n’a  pas  borné  ses  re-  
 cbrccbes  à  la  botanique,  et  qui  a  aidé  fort  utilement  les  zoologistes  
 ,  ce  voyage,  dont  la  publication  est  en  train  d’avoir  
 lieu ,  aura  fourni  un  grand  nombre  d’espèces  nouvelles,  surtout  
 dans la divison de ces petits  animaux mollusques pélagiens  
 qui  ont  été  désignés  sous  le  nom  de  ptéropodes,  et  auxquels  
 on  serait  tenté d’en réunir beaucoup d’autres presque microscopiques  
 à  nageoires  ciliées,  s ’il  n ’était  plus  probable  que  ce  
 sont  des  degrés  de  développement  de  gastéropodes  connus.  
 Nous  savons,  en  outre,  par  le  rapport  qui  a  été  fait  par  l’un  
 de  nous  à  l’Académie  des  Sciences,  qu’un  assez  grand  nombre  
 d ’espèces nouvelles  de presque  toutes les  classes viendront augmenter  
 ce  que  nous  connaissons  déjà de  la série  animale. 
 «  Quoique  le  voyage  autour  du  monde  de M. P .-E . Botta,  
 élève  de  l ’un  de  nous,  et  fils  de  feu  M.  C.  Botta,  le  célèbre  
 historien,  voyage  fait pendant les années  1 8 2 7 ,  1828 et  18 2 9 ,  
 l ’ait  été  à  bord  d’un  bâtiment du  commerce,  le  H é ro s ,  commandé  
 parM.  Duhaut-Cilly,  nous  devons  d ’autant  moins  le  
 passer  sous  silence,  que  l ’expédition  ayant  visité  la  partie  
 occidentale  du  Mexique  et  surtout  la  Californie,  qui  ne  l ’avait  
 pas  été  jusque  là  par  les  naturalistes  français,  M.  Botta  a  pu  
 en  rapporter  un  assez  bon  nombre  d’oiseaux  et  reptiles,  et  
 même  quelques  mammifères  qui  étaient  nouveaux,  non-seulement  
 pour  les  collections  publiques,  mais  encore  pour  la  
 science ;  comme  du  reste  on  peut  le  voir  dans  la  centurie  de  
 M.  Lesson  et  dans  le mémoire de  l’un  de  nous,  sur les reptiles  
 de  la Californie. 
 «  Enfin,  il nous reste  encore  à  citer  le  voyage  de  circumnavigation  
 deM.  le  capitaine  de  vaisseau  Dupetit-Thouars,  sur  
 la frégate  la  Vénus ,  parce que,  comme  se  le  rappellera  peut-  
 être  l’Académie,  d’après  un  rapport  assez  récent,  la  zoologie  
 s’est  encore  enrichie,  grâce  aux  soins  du  chirurgien-major,  
 M. Néboux,  de plusieurs  pièces  intéressantes, parmi  lesquelles 
 nous  aimons  à  citer  l’ours  féroce  que  possède  encore,  à  l ’état  
 vivant,  la ménagerie du Muséum,  et  le  squelette d’un  individu  
 de même  espèce, mort de  vieillesse,  à  l ’état sauvage,  pièce  fort  
 intéressante  et peut-être  unique  jusqu’ici  dans  les  collections  
 ostéologiques. 
 «  Ainsi,  comme  nous  l’avons  dit  plus  haut,  en  moins  de  
 quatre-vingts ans,  la mer du Sud,  dans  ses parties  les plus  reculées, 
   a  été  presque  continuellement sillonnée par des  navires  
 de  la  marine  française,  occupés  de  recherches  zoologiqiies.  
 Mais  la  plupart  de  ces  expéditions,  quoique  ayant un  but  général  
 et  commun,  sous  le  rapport  qui  nous  occupe,  en  ont  
 aussi  un  plus  spécial,  et  cela  d’autant  plus  que  l ’on  se  rapproche  
 davantage  de l’époque où  nous sommes,  comme  il  serait  
 aisé  de  le  démontrer  par  les  instructions  données  par  l ’Académie  
 des Sciences. 
 «  A  l ’époque  où  MM.  de  Bougainville,  de  La  Peyrouse  et  
 d’Entrecasteaux  même  exécutèrent  leur  circumnavigation ,  les  
 sciences  naturelles  et surtout la zoologie n’étaient peut-être pas  
 encore  suffisamment  constituées  en France,  pour  que  chacune  
 d’elles pût  avoir une mission  spéciale  (nous  trouvons cependant  
 quelques  instructions  générales  données  à  d ’Entrecasteaux  par  
 la Société d’histoire naturelle);  mais plus tard,  il  n ’en  fut plus  
 ainsi  :  chaque  expédition  eut un sujet spécial  de recherches. 
 «  Péron  et  Lesueur,  qui  sont  restés  seuls  chargés de  tout  ce  
 qui a  trait à  la zoologie,  sans avoir d ’autre mission que celle-là,  
 durent,  en  effet,  porter  leurs  recherches  et  leurs  études  sur  
 toutes  les  parties  de  la  série  animale,  ainsi  que  sur  l ’homme  
 lui-même;  aussi les  premiers en  date,  parcourant  des  terres  et  
 des  mers  inexplorées,  leurs  récoltes  durent  être  à  la  fois  les  
 plus nombreuses et  les plus  originales. 
 «  MM.  Quoy  et Gaimard  furent à peu près  dans  le même  cas  
 lors de  leur première circumnavigation,  c’est-à-dire  qu’ils portèrent  
 leurs  investigations  sur  toutes  les  classes  d’animaux;  
 mais ayant à remplir d’abord  leurs devoirs,  comme  officiers  de  
 santé,  et  ne  parcourant  que  fort  rarement  des  pays  vierges,