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imposée par rorgaiiisation si bien calculée des êtres
vivants? Non, personne n ’oserait soutenir cet étrange
assertion ! et cependant, il fut des hommes, et des
hommes lrè s-su p én eiirs\qm soutinrent qu’il ne fallait
point dire que l’oeil était fait pour v o ir, mais seulement
que l’oeil voyait, laissant à entendre que ce
crypte s’était modifié pour voir, sous l’influence de
la lumière. Ce scepticisme conduit à d ’étranges conséquences
et au chaos des idées; mais des idées seulement,
fort heureusement! Les faits nous re sten t
pour rectifier notre jugement.
La n a tu re s’est plu à créer des groupes d’êtres identiques
p a r un instinct commun, et p a r conséquent,
pa r les caractères zoologiques intimement liés aux
besoins de cet instinct; ces animaux avaient diverses
destinées : le loup, avide de-cadavoes, devait rester
intraitable et sauvage dans ces vastes plaines, dans
ces forêts où périssaient p a r milliers les nombreux
animaux terrestres qui d u ren t précéder et p rép a re r
l’apparition de l’homme su r la te rre . Le loup, habitan
t de l’ancien co n tin en t, te rre immense occupant
tout un côté de l’hémisphère septentrional de notre
planète, du SA"“® degré de latitude N. au 80”®, reçut
une organisation en rap p o rt avec le vaste espace que
ses. descendants devaient peu p le r: ses espèces dimin
u en t de force et de vigueur, en allant du n o rd au
s u d , de la Sibérie en Espagne ; leu r organisation fut
modifiée selon la n a tu re du climat qu’elles devaient
^ Lamarck, entre autres.
occuper ; mais lorsqu’elles d urent perdre de leu r
force et de leu r v o ra c ité , elles n ’en restè ren t pas
moins fidèles aux caractères de leu r famille ; rien ne
fut changé à leu r destination. Les chacals sont les
analogues des lo u p s, en Afrique, en Asie m in e u re ,
dans l’In d e , ju sq u ’au 35”“ degré septentrional enviro
n ; frileu x , ils habitent de préférence les plaines
brûlantes de ces régions, ou les points les moins é lé -
vés des m o n tag n es, tandis que les loups préfèrent
une température basse. Pendant l’é t é , ceux-ci re cherchent
l’abri des forêts et retro u v en t toujours dans
les montagnes la température q u ’ils affectionnent. A
l’homme seul il était réservé d ’ê tre cosmopolite;
encore ne l’e st-il que p a r l’effet de son génie. Grâce
à son intelligence, il traverse les m e r s , il construit
des maisons, couvre son corps de vêtements, comp
ren d ce qui lui peut être nuisible ou utile et échappe
ainsi, en grande p a rtie , aux inconvénients des voyages,
que son organisation le pousse d ’au tan t plus à
en trep ren d re qu’il appartient à une espèce plus in telligente.
Cependant, malgré toutes les ressources
de son e sp rit, il n ’échappe pas toujours aux effets
souvent mortels d’un climat pour lequel il n ’était
point né. Le c h ie n , animal essentiellement so c ia l,
s’est attaché à la fortune de l’homme ; jouissant de
tous les bienfaits de l’industrie h um a in e , la civilisation
ne l’a pas ren d u cosmopolite, pas plus que le
loup; car les belles races de nos climats, tran sp o rtées
dans les parties chaudes du globe, y dépérissent
lorsqu’elles parviennent à y vivre, et il en m eu rt