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que rorganisalion eût présenté de nouvelles combinaisons.
Ains i, les animaux qui avaient été créés dans certaines
conditions, périrent avec la disparition de ces
mêmes conditions environnantes. Il est h remarquer
que cette destruction frappa surtout la classe infiniment
nombreuse des pachydermes. Ils furent les p re miers
mammifères sur cette terre encore à demi inondée,
où pullulaient une foule de plantes aquatiques;
aussitôt que les eaux commencèrent à se renfermer
dans le lit mieux encaissé des fleuves, des rivières et
des lacs, tous ces nombreux mammifères paludiens
durent cesser d’exister; ils étaient devenus superflus.
Ainsi ils périrent, parce que les circonstances météorologiques
et terrestres qui les avaient vus naître cessaient
toiit-à-coup d’exister. Ces premiers mammifères
disparurent donc, mais les crocodiles continuèrent
à vivre partout où la température du pays
le leur permit.
Malgré la présence de l’homme , malgré le ou
les cataclysmes qui bouleversèrent le globe , depuis
leur première apparition au milieu des débris
des créations anéanties, les crocodiles passèrent de
la période oolitique dans celle du groupe supracétacé^
et de ce dernier aux temps modernes ; il en eût donc
été de même de tous les autres types organiques des
reptiles actuellement disparus du nombre des animaux
; ils n ’eussent point cessé d’exister, s’ils n ’a vaient
eu à subir que les changements géologiques
qui s’opérèrent à la surface de la terre.
Les crocodiliens se reproduisirent sans cesse, malgré
les révolutions dont leurs genres furent les témoins,
parce que leur organisation les destinait à
jouer un rôle pendant la succession de plusieurs âges
de la terre ; leur existence devait être encore u tile ,
et l’est partout où la présence de l’homme civilisé n ’a
point encore modifié les terres et les plages inondées
au profit de son industrie. Aux progrès de la civilisation
est réservée la destruction du type crocodile.
L’homme signala son apparition au nombre des
êtres vivants par une sorte de révolution dans la
création. Non-seulement il détruisit les animaux qui
nuisent à ses institutions, ou qui sont pour lui un sujet
de crainte; mais sa présence seule occasionna la
mort d’une foule d ’animaux ; car en pourvoyant à ses
besoins, il finit par tarir les sources diverses d ’où ils
tiraient leur nourriture.
Par son esprit, qui est le caractère le plus frappant,
le plus éminent de son organisation, l’homme se distingue
de tous les êtres vivants; mais sa sensibilité,
son intelligence même durent être mesurées sur les
harmonies locales, sur les ressources de sa position
C est cette thèse qu’il nous faut maintenant soutenir.