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depuis Nemrod jusqu’à la conquête de Cyrus, exista
2102 ans. L’histoire d’Egypte est encore entourée d’un
voile que la science moderne n’a pu pe rc er; aussi nos
chronologistes laissent-ils un intervalle de 858 ans
environ entre la fondation du royaume d’Assyrie et
celle de l’Egypie’: cette lacune est due au silence des
historiens de l’antiquité, de Moïse et d ’Hérodoie. Le
commencement de la civilisation égyptienne remonte
en effet bien au delà de ré[)oqne de Mènes; mais il se
confond avec celui de l’état de Méroé, dont l’histoire
nous est aussi inconnue que celle de ses habitants, les
Ethiopiens. Moïse lui-même, qui fut élevé en Egypte,
eût été bien embarrassé de désigner l’origine de ce
peu|)le, en supposant qu’il n ’eût pas été dominé par
l’idée d’une création unique pour tous les hommes. Au
reste, telle n’était pas la mission de cet historien prédestiné.
« La civilisaiion de Méroé l emonte sans doute
«bien au-delà de celle de l’Egypte; les récits de l’a n -
«ti()uité, les traditions religieuses et les monuments
« cuneusemenl interrogés par la critique moderne,
« nous montrent que l’Egypte dut sa première orga-
« nisaiion politique à un élal amérieuremeut orga-
« nisé, dont les colonies, descendant vers le nord,
« portèrent leurs arts el leui's idées religieuses a u -
« delà des cataractes de Syène L » Ce fut dans l’Hep-
tanome et le Delta que se mêlèrent d’abord les e s -
1 L Assyrie, selon Bérose, eut des rois anté diluviens ; il n’est donc pas
exagéré de placer l’origine de cet étal en 3308; o n suppose que Menés, premier
roi égypüen, vécut vers 2430, il y a entre ces deux chillVes, un espace
de 838 ans.
Ph. Le Bas, Lor. c i t . , t. I , p. .53.
pèces éthiopienne et syro-arabe av^c les Egyptiens.
Sons le rapport des tendances métaphysiques, ces
derniers différaient beaucoup des Arabes ; « Les uns,
dilM. ledocteurPrichard, adoraient un esprit invisible
el éternel, dont la parole toiite-puissanle fit sortir l’univers
dn néant, quand les étoiles du malin se réjouissaient
et que les fils de Dieu chantaient en triomphe!
Les autres décoraient avec splendeur des temples magnifiques,
dans lesquels, par une étrange infatuation,
ils plaçaient quelque animal immonde, uu serpent, une
tortue , un crocodile, un singe, qu’ils honoraient par
des rites mystérieux et par un burlesque cérémonial
L» On reti'ouve, dans les cioyanccs et les pratiques
religieuses de ces hommes, la mesure exacte de
leur moialilé et ledegré de leur élévation dans la hiérarchie
humaine. Les Arabes, préoccupés de la sublime
essence du Créateur, adorent en lui l’être idéal
de leur belle imagination : ils admirent ses oeuvres,
mais ils n ’adorent que lui. Les Egyptiens, au conli ai-
r e , ne s’élèvent pas au-delà des choses maiérielles;
elles font leur unique préoccupation. Après la mort
même, la matière est l’objet de leur culte el deleur vénération.
Ils ont adopté les coutumes de Méroé, qui
parlaient à leurs sens; ils en ont imité lescons lruc -
lious,les temples, les tombeaux; ilsoiit voulu, comme
eux, éterniser leur frêle existence, unique objet de
leur alleulion el de leur amour. La vfo nomade des
impurs séduisit peu des hommes qui tenaient tant
I Hi s t . n a t . de l ’homme, per Z. C. Prichard; Irad. de l’anglais, par
M. le docteur Roulln, t. I , p. 204.