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assertion : que ces peuple s, les T u rc s , les Mongols
et les Tungouses eurent une même origine. Quant à
la diiTërence de leurs idiomes, elle n ’a rien de plus
extraordinaire que la différence des langues européennes
; et les savants sont tous d ’accord a u -
jo u rd ’liui sur ce p o in t, qu’ils sont des rameaux
d ’une même langue-mère. Mais ce qui est t r è s -
digne de notre a tten tio n , c’est que les Tungouses-
Manlchoux, qui habitent à l’extrémité orientale de
notre co n tin en t, parlent un idiome tungouse r e n fermant
beaucoup de racines qui ressemblent à
celles des langues européennes. Ce ne sont pas des
mots , dit M. Klaproth, relatifs aux a r ts , lesquels auraient
pu être rapportés pa r les prisonniers de guerre
allemands que les Mongols entraînèrent en Asie ; la
ressemblance ne s’étend qu’aux langues gothico-
germanique et latino-grecque, qui ont, comme tout
le monde sait, des rapports avec le sanskrit.
« Ces racines communes à des langues séparées
« par toute une moitié du monde indiqueraient que les
« Mantchoux seraient originaires des environs de la
« Perse et de l’Inde L »
Cette assertion de Malte-Brun reçoit une nouvelle
force de ce que dit sir John Barrow, dans sa description
des Mantchoux de la Chine. « Nous avons o b -
« se rvé, d it- il, plusieurs individus, hommes et
« femmes, qui avaient la peau très-blanche et le
« teint très-ffeuri; quelques-uns avaient les yeux
^ Malte-Brun, Pr é c is de Géographie univer selle, t. 4.
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« d ’un bleu clair, le nez droit et a q u ilin , les ch e -
« veux bruns ; les hommes avaient la barbe trè s -
« forte et très-touffue, et ressemblaient beaucoup
« plus à des Grecs qu’à des TartaresL »
Or, les Tungouses-Mantchoux jouissent d’une civilisation
déjà ancienne; il résulte, en effet, des
recherches de Klaproth que les ancêtres de ces
mêmes Mantchoux élevèrent l’empire de Kin vers
le commencement du xii® siècle; et que, deux siècles
auparavant, une autre nation tungouse avait fondé
l’empire de Liao. Tous ces faits historiques rendent
très-probable l’antique contact des Mantchoux avec
les peuples de l’ancien Iran ; ils expliqueraient l’esprit
de conquête de ces peuples et leur translation
du S. 0 . au N. E. du grand système Altaï-Hima-
laya, quatre siècles après Attila, qui avait p e u t-
être préparé leur émigration. Trois siècles avant
Gengis-Kan, leur empire florissait et ils promettaient
déjà d ’être un jour les dominateurs de la Chine.
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Espèc e s d’h omme s du versant sud du grand centre de création asiatique :
sy s tème Allaï-Himalaya. — Probabilité de l’h omme primitif. — Cont
inents au c ommen c emen t de la période huma in e ? — Homme foss ile.
Les divers rameaux des espèces sémitique et
ariane se sont croisés à I’iniini entre elles et entre
les espèces autochthones du bassin méditerranéen;
1 Prichard, Hi s to ir e n a t . de Vhomme, t. 1", p. 296.